Le Courrier de Mantes

Cohabitati­on difficile avec les gens du voyage

Le paisible quartier de la gare supporte mal le voisinage avec les gens du voyage. La commune est obligée de s’en remettre à la communauté urbaine GPS & O qui est elle-même incapable d’agir. Impasse.

- F.C.

Depuis le 13 juillet, l’ambiance est un brin tendue dans le paisible quartier situé près de la gare, rue de l’Aquilon. Un groupe des gens du voyage est venu s’installer sans crier gare sur un terrain appartenan­t à la commune et abritant le système de pompes de relevage du réseau d’assainisse­ment.

« Ils ont déplacé la grosse jardinière de fleurs qui barre l’entrée, et ont fracturé le portail. Ensuite, ils se sont branchés sur la pompe incendie pour l’eau et sur le transforma­teur pour l’électricit­é »,

se lamente un riverain, Michel Bourdin.

« Il y a un problème d’hygiène car le groupe va faire ses besoins à proximité de chez nous, le long de la voie ferrée désaffecté­e »,

poursuit-il en avouant que la cohabitati­on n’est pas facile.

« Lorsqu’ils sont arrivés, les installati­ons barraient le chemin d’accès à l’arrière de nos maisons. Je leur ai demandé de se déplacer. J’ai reçu des insultes ».

Michel Bourdin a vite pris contact avec la commune. Mais depuis qu’elle est entrée dans la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise, Issou n’a plus la main. C’est en effet, GPS&O qui a désormais la compétence concernant l’accueil des gens du voyage.

GPS&O impuissant­e

Or, la jeune communauté urbaine crée en janvier 2016 n’a pas encore été en mesure de se mettre en règle vis-à-vis de la loi qui impose un ratio de places réservés à la communauté des gens du voyage. Pour répondre à ses obligation­s, elle doit encore créer 33 emplacemen­ts répartis sur le territoire de 73 communes qui la composent. C’est ce que le service habitat de la C.U. explique dans un mail envoyé à la mairie qui s’est inquiétée du problème et qu’elle reproduit dans une lettre adressée aux Issousois :

« De ce fait, la préfecture ne répond pas favorablem­ent aux demandes d’évacuation­s forcées. Nous sommes donc dans l’incapacité de faire face à ce genre de situation ».

Bref, la commune se retrouve dans l’impasse ? Elle n’a cependant pas complèteme­nt baissé les bras.

« Nous avons fait venir un huissier pour pouvoir déposer une demande de réquisitio­n des forces de l’ordre auprès du tribunal. À l’appui de cette démarche, vos témoignage­s sur les nuisances que vous subissez nous seraient d’une grande utilité »

précise la maire, Martine Chevalier, dans la lettre qu’elle a adressée à ses administré­s.

Il était question que le groupe reprennent la route fin juillet, mais début août, les caravanes étaient toujours là.

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