CAC Brassens, commerce : les vérités de Michel Vialay
La rentrée a été, pour le néo-député Michel Vialay toujours installé dans son fauteuil de maire, l’occasion de répondre sans langue de bois sur les sujets qui fâchent.
C’est une rentrée inédite pour Michel Vialay (LR). Lorsqu’il a été élu député de la 8e circonscription en juin dernier, il ne pensait peut-être pas être toujours assis dans son fauteuil de maire à la rentrée de septembre. Pourtant, c’est bien le cas. « Officiellement, je suis député-maire », confie-t-il dans un sourire.
Toujours aussi serein
La raison de cette double casquette, c’est le recours en annulation contre son élection, déposé par son adversaire Khadija Moudnib devant le conseil constitutionnel, et qui n’a toujours pas été traité. 241 recours ont été analysés sur 296 au total. Il n’en reste « que » 55, dont le sien… Mais malgré une tribune virulente du groupe de la majorité contre l’ex-adjointe, parue dans le magazine municipal de septembre et qui montre une certaine fébrilité dans les rangs, l’homme se dit « serein quant au dénouement ».
En attendant, interrogé sur les sujets qui concernent sa ville, Michel Vialay, n’a pas mâché ses mots. Sujet brûlant s’il en est, le CAC Brassens. Rappelons que la municipalité a décidé de ne pas reconduire la convention qui la liait à l’association, et donc de ne plus lui verser la subvention de 330 000 euros qui lui permettait de fonctionner. Le maire a tenu à remettre les points sur les « i » : « Je lis et j’entends ici et là des choses fausses visant à dramatiser la situation. Je veux redire qu’il n’a jamais été question de raser le bâtiment qui abrite le CAC Georges-Brassens pour le remplacer par un programme immobilier. Deuxièmement, il n’a jamais non plus été question de fermer le bâtiment. »
« Un projet ni clair, ni ambitieux »
Ainsi, le maire a tenu à réaffirmer avec force les raisons qui ont conduit la mairie à ne pas
renouveler cette convention. « Le projet qui nous était présenté n’était ni clair, ni ambitieux. La Région, la Drac, le Département, ont tous revu leurs subventions à la baisse. Pourquoi d’après vous ?… » a-t-il demandé. 10 employés sur le carreau
Alors que 10 employés attendent aujourd’hui de connaître leur sort, Michel Vialay ne semble pas vraiment prêt à leur tendre la main, alors que certains espéraient être repris par la mairie : « Je rappelle simplement que leur employeur
n’est pas la ville… » Si, d’un point de vue légal, Michel Vialay dit vrai puisque c’est l’association du CAC qui les emploie, on peut s’interroger sur la valeur morale de cette réflexion quand on se souvient que la mairie a elle-même voulu et installé l’association à la tête du centre d’action communale.
Si l’avenir de l’association semble acté, le maire assure que le bâtiment continuera à fonctionner normalement, notamment pour les associations qui y sont hébergées. Entre le moment où la décision a officiellement été notifiée et la fin effective de la convention, « nous avons six mois pour échanger et préparer la suite », assure-t-il.
Pour l’ouverture des commerces à l’heure du déjeuner
Il est un autre sujet sur lequel Michel Vialay ne prend pas de pincettes, il s’agit du commerce de centre-ville où bon nombre de locaux ferment régulièrement. « Lorsque je me balade dans l’hyper-centre à l’heure du déjeuner et que je vois dans une rue un commerce ouvert pour cinq fermés, je me dis qu’il y a un problème… Mais je ne suis pas patron de ces commerçants, et je ne peux rien imposer. Certains commerçants préfèrent aller tranquillement déjeuner quand beaucoup d’employés de bureau voudraient mettre à profit ce temps de pause pour faire du shopping », regrette-t-il.
Mais alors que le Cours des Dames est inauguré depuis le mois de mai dernier, beaucoup de locaux commerciaux n’ont toujours pas trouvé preneurs. Peut-être sont-ils freinés par l’arrivée prochaine d’un grand mall commercial situé sur la zone des graviers à Buchelay ? « Non », affirme Michel Vialay, même s’il concède que certaines enseignes auraient tout à gagner de s’installer à la fois dans le centre et dans cet immense centre commercial. « La Foncière est propriétaire de ces locaux, et c’est elle qui s’occupe de la commercialisation », évacue-t-il.
En attendant, ces locaux restent désespérément vides. Jusqu’à quand ?