Le Courrier de Mantes

Des fouilles sous-marines, sur les traces du moulin disparu

Depuis juin, des plongeurs s’affairent au pied du Vieux pont de Limay, pour retrouver les restes d’un moulin, effondré au XIXe siècle. Mission réussie : les piliers de l’édifice ont été localisés, par cinq mètres de fond.

- Renaud Vilafranca

Le Vieux pont de Limay, partiellem­ent détruit pour stopper l’avancée allemande en 1940, accueillai­t autrefois un moulin surmonté d’une maison en torchis. Posé sur pilotis, il était adossé à l’ouvrage. Jusqu’en 1871, année où il a sombré dans la Seine après avoir été percuté par une barge.

Depuis mi-juin, quatre amateurs de plongées fouillent les profondeur­s du fleuve, au pied du pont, pour retrouver des restes de ce moulin. L’opération est une initiative de la commission archéologi­que des Yvelines de la Fédération française d’études et de sports sous-marins (FFESSM). « C’est une période propice aux recherches. Le niveau est plus bas, le courant est faible et l’eau est à 24°C », fait savoir Patrick Gervais, l’un des plongeurs, membre de l’Associatio­n sportive mantaise.

Les 80 heures de plongées déjà effectuées ont porté leurs fruits. Une trentaine de pieux en bois, plantés dans le sol, ont été localisés par cinq mètres de fond, à l’aplomb du pont. C’est sur ces poteaux, sectionnés au moment du choc avec le bateau, que reposait le moulin.

« Ils sont encore tous là, précise Patrick Gervais. Ils mesurent entre vingt et cinquante centimètre­s de diamètre, sur environ vingt centimètre­s de haut. » Deux grandes poutres en bois, appartenan­t au bâtiment écroulé, ont aussi été retrouvées dans ce périmètre. « Le reste a été emporté par le courant au moment de l’accident », rapporte Patrick Gervais.

L’étape suivante, ce sera de dater ces morceaux de bois, pour pouvoir estimer l’année de constructi­on dudit moulin, inconnue jusqu’alors. Deux échantillo­ns vont être prélevés, puis transmis à un expert en datation. « C’est une manoeuvre délicate. Ce sont des pieux en chêne, très costaud, à découper

à la scie manuelle, avec

une visibilité très faible », explique Pierre de Simon, 68 ans, président de la commission archéologi­que de la FFESSM et participan­t aux plongées.

Ce chantier s’achèvera en septembre. Chaque année, ces plongeurs bénévoles réalisent une opération de ce type dans le départemen­t. « Nous cherchons des traces du passé en

sondant les cours d’eau, ajoute

Patrick Gervais. On fait parfois ressurgir des choses enfouies que personne ne connaît. »

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