Réforme du Code du travail : vers une semaine de contestation
Des arrêts de travail ont eu lieu mardi 12 septembre dans des entreprises du Mantois contre les ordonnances Macron. La grogne devrait monter cette semaine avec une nouvelle manifestation syndicale, jeudi, et celle de la France insoumise, samedi.
« Une grande colère » : dans la manifestation du 12 septembre contre les ordonnances réformant le Code du travail, c’était le sentiment dominant, rapportent les délégués CGT. Pierre Redou, un représentant de l’union locale de Mantes, indique que les deux cars affrétés par son organisation au départ de la maison des syndicats ont fait le plein : à bord se trouvaient des agents de Poste, d’EDF, des territoriaux de Limay et de Mantes-la-Jolie, des salariés des entreprises Turbomeca, Safran, Dunlopillo, Buffet-Crampon, Selmer, EAV (Ecquevilly), et un groupe de retraités d’EDF de Magnanville. Des arrêts de travail ont eu lieu dans la plupart de ces entreprises. Un troisième car CGT est parti directement de l’usine Renault de Flins.
Journée d’analyse
Une journée d’analyse des ordonnances et de formation des délégués a eu lieu à l’union locale la semaine dernière. Il en est ressorti que le projet du
gouvernement vise à « donner carte blanche aux patrons, à leur permettre de faire ce qu’ils veulent », explique Pierre Redou.
Le plafonnement des indemnités prud’homales, la possibilité de conclure des ruptures conventionnelles collectives, et de s’épargner ainsi le coût de licenciements économiques, sont des mesures qui visent à contenter le patronat et à fragiliser les salariés. La fusion des instances représentatives du personnel et la disparition, 35 ans après les lois Auroux (1982) qui l’avaient institué, du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) alors que la souffrance au travail explose, seraient « gravissimes ».
Dans la manifestation, entre Bastille et place d’Italie, on a vu aussi de très gros bataillons Force ouvrière, en dépit la position prise par la confédération, qui n’appelait pas à cette journée d’action. L’union locale FO de Mantes, explique son secrétaire Gérard Reix, s’est positionnée derrière l’union régionale d’Ilede-France (Urif) FO qui, elle, a fortement mobilisé. L’union départementale des Yvelines s’est également distinguée de l’attitude conciliante adoptée par le patron de FO Jean-Claude Mailly, en exigeant « le retrait de ces ordonnances », et en soutenant « ses syndicats dans toutes les initiatives qu’ils prendront pour satisfaire cette revendication ». Le syndicat FO de la métallurgie Yvelines Sud faisait partie de ces organisations.
À la CGT, on s’active à la préparation de la prochaine manifestation, le jeudi 21 septembre. Les cars quitteront l’union locale vers midi.
Des syndicats Force ouvrière dans le cortège