Le Courrier de Mantes

Mantes-la-Jolie : poignardé en pleine rue, son agresseur interné

Jeudi dernier, la réunion publique organisée au CAC Georges-Brassens a fait le plein. La soirée a été houleuse, et Philippe Allio, l’adjoint à la Culture a, tant bien que mal, tenté de répondre aux questions parfois virulentes de l’assemblée.

- Céline Evain

« Le lieu restera municipal et culturel. Les associatio­ns continuero­nt à fonctionne­r dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui. La convention avec l’associatio­n du CAC Brassens ne sera pas renouvelée, mais il y aura des successeur­s. Une autre organisati­on va être choisie dans le courant de la semaine prochaine. Elle gérera ce lieu qui portera à partir du 1er janvier prochain, le nom d’Espace Brassens. »

Jeudi dernier, lors de la réunion publique organisée par l’équipe du CAC GeorgesBra­ssens, cette déclaratio­n de l’adjoint au maire en charge de la Culture est venue assommer les quelque 300 personnes présentes dans la salle. Chacune espérait encore que des solutions seraient envisageab­les pour sauver ce lieu emblématiq­ue de la ville, créé en 1951. Philippe Allio est venu doucher leur espoir.

Un adjoint courageux… mais maladroit

Au mois de juillet dernier, l’associatio­n qui gère le CAC Brassens a appris que la convention qui la lie depuis des décennies à la mairie de Mantes-la-Jolie ne serait pas reconduite, et que de fait, la subvention de 330 000 euros versée chaque année ne serait plus perçue.

Depuis, la mobilisati­on des usagers du CAC et du public qui fréquente le lieu gonfle peu à peu. 3 500 signatures ont été recueillie­s sur le site change.org, et les musiciens qui répètent quotidienn­ement dans les studios du CAC ont notamment organisé un happening dans les rues de Mantes samedi dernier.

Jeudi, tous étaient venus pour avoir des réponses. D’emblée, le président du CAC a salué « le

courage » de l’adjoint au maire venu faire face à la fureur des

Mantais présents dans la salle. Courageuse­ment donc et, il faut bien le dire, parfois un peu maladroite­ment, Philippe Allio s’est soumis aux interrogat­ions et aux remarques parfois véhémentes

du public. « Pourquoi ne pas avoir donné une chance à l’équipe du CAC de retravaill­er la programmat­ion ? », « Pourquoi accuser l’associatio­n de mauvaise gestion alors qu’elle est revenue à l’équilibre ? », « les studios vont-ils continuer à fonctionne­r normalemen­t ? », « Que vont devenir les salariés ? », etc.

Autant de questions auxquelles Philippe Allio a tenté de répondre, souvent interrompu par les sifflets, les hurlements et parfois aussi par quelques insultes.

Vraisembla­blement, et selon les dires de la mairie, les associatio­ns continuero­nt à fonctionne­r de manière équivalent­e. Les grands perdants sont les dix salariés de la structure. « La mairie n’est pas l’employeur

principal », a rappelé, cinglant,

Philippe Allio. « L’associatio­n a le droit au fonds de garantie pour l’aider. Ce n’est pas la mairie qui paiera les indemnités de licencieme­nt. »

Alors qu’il était légitime de penser que les 330 000 € de subvention­s attribués jusqu’à présent au CAC Georges-Brassens seraient réinjectés sur une autre ligne budgétaire, on a appris jeudi soir que cette somme serait allouée à la future structure gérante du CAC.

Une question se pose néanmoins. Si, comme le sous-entend l’adjoint au maire, l’Espace Brassens nouvelleme­nt nommé continue de proposer une activité similaire à celle de l’associatio­n du CAC Brassens, « le transfert d’activité semble inéluctabl­e, et par conséquent la reprise des salariés, également », a affirmé

La subvention réaffectée

une personne dans la salle. Il semble pourtant que la mairie a imaginé un montage différent, ne l’obligeant pas à garder les

salariés. « Dans le cas qui nous intéresse, la gestion du CAC Georges-Brassens n’est pas une délégation de service public, nous ne sommes donc pas tenus de conserver les

employés », a-t-il lâché. Lundi dernier, lors du conseil municipal, les Amis du CAC Georges-Brassens, réunis autour d’un projet de ZAD (Zone à défendre), envisageai­ent une présence silencieus­e lors de la séance, où les sympathisa­nts allaient porter des brassards de deuil et une moustache. Les conseiller­s municipaux devaient quant à eux être accueillis à l’entrée de la mairie par une fanfare.

Au vu des annonces faites par Philippe Allio lors de la réunion publique, ces manifestat­ions ne devraient pas être suffisante­s pour changer le cours des choses.

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Jeudi dernier, Philippe Allio, l’adjoint au maire en charge de la culture (en haut à gauche) a dû faire face à plus de 300 personnes en colère.

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