Le Courrier de Mantes

Voirie : les ratés de la communauté urbaine

Depuis que la communauté urbaine est en charge de la voirie, la propreté des trottoirs laisse franchemen­t à désirer. Éric Roulot (PCF), maire de Limay, veut que les communes soient de nouveau maîtresses de l’entretien de leurs chaussées.

- Renaud Vilafranca

Quasiment toutes les communes de GPS&O font ce constat. Depuis que la communauté urbaine a pris en charge la voirie, l’entretien des rues et des trottoirs laisse franchemen­t à désirer : feuilles mortes, herbes folles, trous non rebouchés… Certains élus, excédés par la situation, souhaitent que les communes reprennent la main, d’autres demandent à GPS&O d’assumer ses responsabi­lités.

En remontant la rue Nationale de Limay à pied, le problème crève les yeux. Les trottoirs et les caniveaux sont envahis de mauvaises herbes, les feuilles et des déchets parsèment le bitume. Le constat est le même dans les rues adjacentes et dans les 72 autres communes de Grand Paris Seine et Oise (GPS&O), la communauté urbaine.

Insalubrit­é

Depuis le 1er janvier dernier, l’entretien de la voirie est passé dans le giron de GPS&O, comme l’oblige la loi. Et le résultat est loin, très loin d’être satisfaisa­nt du point de vue de bon nombre d’habitants et d’élus. « Les administré­s se plaignent, regrette Éric Roulot (PCF), le maire. La mairie est régulièrem­ent interpellé­e pour ces problèmes d’insalubrit­é. » Les services municipaux se retrouvent donc en première ligne, confrontés aux doléances des riverains, alors qu’ils n’ont légalement plus le droit de toucher aux routes et aux trottoirs.

Échaudé par ces débuts chaotiques de GPS&O en la matière, l’élu de gauche vient d’écrire au ministre de l’Intérieur et au président du groupe communiste au Sénat pour demander des ajustement­s. La loi impose aux communauté­s urbaines de prendre intégralem­ent en charge la voirie. Éric Roulot demande que l’État revoie sa copie en laissant l’entretien courant de la chaussée : balayage, désherbage, aux communes. Et que les gros chantiers (réfection de voie, assainisse­ment) soient confiés à l’intercommu­nalité. Manque d’effectif « Aussi compétente soitelle, la GPS&O ne sera jamais aussi réactive, estime le maire. C’est du service de proximité. Les agents communaux connaissen­t mieux le maire, les élus, la ville. Ils sont au contact de la population. » Il estime que les municipali­tés devraient avoir le choix de déléguer ces tâches du quotidien à l’intercommu­nalité et vient de lancer une pétition en ligne « Rendez-nous notre voirie » pour rallier l’opinion publique à sa cause.

Actuelleme­nt, les dix centres techniques communauta­ires de GPS&O compte environ 250 agents… Alors que près de 400 postes sont prévus pour s’occuper des 1 800 kilomètres de voirie de ce territoire de 405 000 habitants, qui s’étend de Rosnysur-Seine à Achères. « On est en plein recrutemen­t », assure Christophe Delrieu, conseiller communauta­ire délégué à la voirie et maire de Carrièress­ous-Poissy, qui reconnaît des « dysfonctio­nnements » : « Le système est encore en rodage. On est critiquabl­e, on le sait, déclare-t-il. On manque aussi de matériel et le périmètre d’interventi­on des agents a dû être précisé. C’est en train de rentrer dans l’ordre. »

Pourquoi ne pas avoir recruté le personnel nécessaire avant le 1er janvier dernier ? « En décembre 2016, nous avons tout juste fini les transferts d’agents avec les communes. On ne connaissai­t pas encore nos besoins », répond Christophe Delrieu. « On attend l’arrivée de 80 à 120 agents dans les prochains mois », ajoute-t-il, promettant que tout sera opérationn­el pour la fin de l’année.

D’autres élus se sont manifestés

La position d’Éric Roulot est loin d’être isolée au sein de GPS&O. Philippe Tautou (LR), le président, a contacté récemment Gérard Larcher pour obtenir davantage de souplesse dans la répartitio­n des tâches de voirie entre l’interco et les villes. C’est, en substance, la même demande que Karl Olive (ex-LR), le maire de Poissy, vient de formuler au président du Sénat.

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 ??  ?? Les trottoirs sont sales à Limay depuis que la communauté urbaine en a la charge. Le maire, Éric Roulot, a interpellé le ministre de l’Intérieur pour que cette tâche revienne aux communes.
Les trottoirs sont sales à Limay depuis que la communauté urbaine en a la charge. Le maire, Éric Roulot, a interpellé le ministre de l’Intérieur pour que cette tâche revienne aux communes.

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