Quand le Mantois joue avec la Seine.
La centrale électrique de Porcheville et l’installation du port fluvial ont modifié le paysage et apporté d’importantes transformations à l’extrémité sud-est de l’île de Limay. En effet, cette dernière était complétée par plusieurs îlots boisés qui permettaient, il y a encore 70 ans, de se promener en barque ou de « taquiner » le goujon. Les impératifs industriels ont remplacé la poésie que ces lieux inspiraient.
Quand ils vont sur la zone commerciale d’Intermarché, peu de gens s’imaginent qu’ils se trouvent sur une ancienne carrière. Pourtant, jusqu’aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, la rue des Abattoirs laissait la place à l’eau, un peu plus loin, après la rue Champeau. L’actuel I.U.T., les parkings et l’essentiel de la zone d’activités sont construits sur du remblai provenant des démolitions du centre-ville. Il en est de même partiellement pour les pavillons des Boussicaux. Les contours du lac de Gassicourt s’en sont trouvés modifiés et améliorés.
L’autre lac, celui qu’on appelle « lac des Pêcheurs » était à l’origine partie intégrante de la grande carrière qui est devenue le bassin d’aviron. La séparation s’est effectuée en même temps que la construction des pavillons et la liaison entre la voie sur berge et le Val Fourré.
C’est dans les années 70 que germe l’idée d’utiliser cette carrière au nord du Val Fourré pour en faire un bassin d’aviron. Mais pour en arriver à ce que nous connaissons aujourd’hui il a fallu près d’un demi-siècle de travaux. Progressivement, les berges ont été redressées, la communication avec la Seine en aval a été modifiée mais conservée pour que l’eau ne soit pas stagnante, et, si l’inauguration a eu lieu en 1978, les aménagements et améliorations se sont poursuivis pendant des décennies. Et ce n’est pas fini !
La Seine, depuis des siècles, a fourni à la région des paysages, des lieux de rencontres et d’activités mais, maintenant plus que jamais, nos concitoyens ont appris à la respecter. Il suffit de longer le fleuve tout au long de ce qu’on appelle la coulée verte pour voir que ce réflexe est en bonne voie. Michel Sevin Les Amis du Man - GREM