Fin des contrats aidés : collectivités en danger
La fin des contrats aidés, subventionnés par l’État cause beaucoup de tracas dans les collectivités. Entre non-renouvellement et adaptation des postes pour parer aux manques, villes et associations doivent faire preuve de créativité.
Annoncée pendant l’été, la fin des contrats aidés, subventionnés par l’État, perturbe les collectivités locales et les associations. Entre non-renouvellement et adaptation des postes pour pallier les manques, villes et associations doivent faire preuve de créativité. Enquête à Mantes et aux Mureaux.
Le gel des contrats aidés, décidé par le gouvernement pendant l’été, fait grincer des dents.
Les jeunes et les chômeurs de longue durée devraient dorénavant être les seuls à bénéficier de ces contrats.
L’urgence sanitaire et sociale ainsi que l’accompagnement des enfants handicapés en milieu scolaire seront les secteurs privilégiés.
De 460 000 contrats signés en 2016, on n’en recensait déjà plus que 320 000 en 2017. L’an prochain, seuls 200 000 emplois devraient être reconduits. Ces chiffres préoccupent fortement les collectivités locales et les associations, dont plus d’un tiers fonctionne grâce à ces contrats aidés.
Le contrat unique d’insertion, les emplois d’avenir, les emplois en alternance et les contrats d’insertion par l’activité économique, tous subventionnés par l’État, facilitaient l’insertion des personnes en recherche d’emploi.
Des contrats aidés dans tous les secteurs
Écoles, entretien, médiation urbaine, surveillance des marchés forain, mais aussi accueil dans les centres de vie sociale ou sécurisation de la sortie des écoles, à Mantes-la-Jolie comme dans beaucoup de communes,
les contrats aidés interviennent
dans nombre de secteurs. « En décembre, 51 postes ne pourront être renouvelés, et nous n’avons aucune visibilité sur
2018 », explique-t-on à la mairie de Mantes-la-Jolie qui emploie 170 contrats de ce type. Face à ce casse-tête, les services s’organisent : « On pare aux manques, on tente de faire preuve de créativité et on
privilégie la polyvalence… Les médiateurs urbains surveillent désormais également les marchés », poursuit la mairie. Michel Vialay, le député-maire de Mantes, l’affirme : « Recruter tous ces agents en CDD ou les titulariser coûterait à la ville plus d’un million d’euros supplémentaire chaque année. »
Pour les associations, les conséquences sont désastreuses. Elles s’accompagnent en plus d’une baisse constante des subventions. À l’AS Mantaise, comme dans beaucoup
de structures associatives, « ces emplois nous servaient à recruter des personnes éligibles que nous accompagnions via la formation vers des emplois pérennes. Cela leur permettait de bénéficier d’une expérience, de sortir avec un diplôme et d’obtenir un salaire décent », explique Irène Kessely la directrice financière de l’ASM.
Ce sont évidemment les petites associations qui paient le plus lourd tribut.
À partir de janvier, l’enveloppe devrait être exclusivement consacrée à l’accompagnement des élèves handicapés, l’urgence sanitaire et sociale, l’Outre-mer et les communes rurales en difficultés.