Le Courrier de Mantes

La radio locale perd six salariés

- R.V.

Dès cet été, avant même que ne tombe l’annonce du gouverneme­nt, BPM (102.1 FM) était informé qu’il fallait faire une croix sur les emplois aidés. La radio locale employait alors six salariés en Contrat d’accompagne­ment dans l’emploi (CAE) : « La préfecture a dit qu’on ne pouvait pas renouveler ceux qui arrivaient à leur terme », explique Frédéric Rangom, directeur de cette station qui comptabili­se un peu plus de 26 000 auditeurs dans le Mantois.

Des postes pas renouvelés

Quatre employés ont déjà dû quitter leurs fonctions : animateurs, commercial­e, webmaster.

Et ce n’est pas fini. « Les deux derniers contrats arrivent à échéance en novembre, regrette le directeur. Il y a quelques mois, on était neuf. On ne sera plus que trois. »

Quand un salarié en CDI coûte à la radio environ 25 000 € par an, l’emploi d’une personne en CAE pèse entre 15 000 et 18 000 € sur le budget. Pas besoin donc de pousser très loin les calculs pour comprendre que tous les départs ne seront pas remplacés à BPM. « On pourrait recruter deux

ou trois personnes », estime Frédéric Rangom.

Seulement voilà, la station est confrontée à une seconde difficulté et risquerait même de devoir revoir ses prétention­s d’embauche à la baisse. Les subvention­s de l’État, du départemen­t et de la commune, près de 80 % des recettes de l’associatio­n, sont en baisse constante ces dernières années. Subvention­s en chute libre

« En quatre ans, notre budget est passé de 200 000 à 120 000 euros, s’agace le directeur. D’un côté les finances baissent, de l’autre on nous retire les contrats aidés. Pas mal de radios locales ne savent pas comment continuer leur activité. »

Au-delà de l’économie pour son associatio­n, Frédéric Rangom voit en ces contrats aidés un vrai tremplin profession­nel pour les salariés qui en bénéficien­t. Au début de sa carrière, Sophie Hoffmann, aujourd’hui à France Inter, est passée dans les studios de la radio locale. « On offre un suivi, une formation, dans un secteur où il n’existe qu’une école privée. On met le pied à l’étrier à des personnes qui se trouvent parfois dans une situation précaire », ajoute le directeur.

Il arrive aussi que des contrats aidés débouchent sur des CDI, comme pour Arnaud Crocquevie­ille, journalist­e à BPM, embauché il y a quatre ans après une longue période de chômage. « Je suis totalement autodidact­e, confie le trentenair­e. Sans le CAE, je n’aurais jamais décroché un poste sur une radio. »

BPM possède aussi des locaux à Vernon (27). Elle diffuse de l’informatio­n locale et de la musique généralist­e 24h/24, et propose des émissions en direct entre 6 heures et 20 heures.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France