L’épicerie solidaire menacée de fermeture

Benoît Hamon l’avait inaugurée en 2012. Alors fraîchement nommé ministre délégué à l’économie sociale et solidaire, il avait tenu à faire le déplacement pour souligner l’action du gouvernement en matière de lutte contre la pauvreté. Cinq ans après, l’épicerie solidaire de la rue Jean-Jaurès est sérieusement menacée de fermeture. Si les jours de la structure sont comptés, c’est qu’elle fonctionnait il y a encore quelques semaines grâce à deux salariés en contrats d’insertion, des contrats aidés qui ne seront pas renouvelés.

« Une catastrophe », déplore Marianne Cantau, adjointe au maire des Mureaux chargée de la formation.

Arrêt programmé le 3 novembre

L’épicerie solidaire est une étape pour sortir de la précarité. Installée dans un hangar à l’entrée ouest de la ville, elle réalise environ 7 000 accueils par an. Accueil de jour, aide alimentaire, local dédié à l’hygiène avec lavelinge et douches à disposition mais aussi une cuisine : les services proposés répondent à un réel besoin sur la ville. Qui peut en bénéficier ? Les personnes en situation de fragilité sociale et financière. Souvent des travailleurs pauvres, bénéficiaires des minimas sociaux, les personnes âgées et les familles monoparentales. Seulement voila, l’épicerie ne fonctionne aujourd’hui qu’avec un salarié depuis que le contrat du premier n’a pas été renouvelé au début du mois. Le second se retrouvera dans le même cas le 3 novembre prochain. Les bénévoles, des personnes âgées à la santé fragile, ne seront pas en mesure d’aller chercher les colis de denrées dans les supermarchés. L’épicerie sera donc forcée de tirer le rideau, définitivement. « C’est un problème gravissime. On toque à toutes les portes mais personne ne trouve de solutions. Cela fait des semaines que l’on se bat. C’est une catastrophe pour la structure mais aussi pour ce salarié, âgé de plus de 60 ans et qui n’a pas toutes ses annuités pour sa retraite. On ne comprend pas », s’indigne Marianne Cantau.

« On toque à toutes les portes »