? LE saviez-vous
Du rouge et bleu au
kaki. Au XIXe siècle, les uniformes portés par l’armée sont de couleurs vives. Les pantalons sont souvent rouges ou bleu pétrole. Cela permettait d’identifier les alliés et les adversaires sur les champs de batailles totalement enfumés par la poudre des feux. Les chimistes de l’époque vont limiter les émanations de fumée lors des tirs. Ainsi Paul Veille, chimiste français invente en 1884 un procédé qui réduit la fumée, appelé « poudre B ».
Les Anglais aussi inventent la cordite qui réduit totalement les résidus de combustion de tir. Les uniformes des armées dans le monde vont donc changer suite à cette innovation. En Angleterre, les soldats arborent dès 1902 la couleur kaki (mot persan qui signifie poussière). Le Japon opte pour des uniformes de couleur verdâtre. Les unités allemandes choisissent le « feldgrau » (gris du champ de bataille). Les Italiens aussi font ce même choix.
En France, c’est le statu quo : l’armée proteste et l’État a des soucis financiers. Pas question donc de rhabiller nos soldats. Lorsqu’éclate la guerre en 1914, les soldats français ont presque les mêmes uniformes qu’à l’époque de Napoléon III : pantalon rouge garance en service depuis 1829, capote bleue fermée par deux rangs de boutonnières et le képi rouge repérable très loin.
Évidemment, cette tenue est très voyante des adversaires. De plus, elle inconfortable. Les Poilus se plaignent. Au bout d’un an de conflit, l’État-major comprend qu’il devient indispensable de changer les tenues.
Mais il faut attendre l’automne 1916 pour que la production des nouveaux uniformes fabriqués à Châteauroux arrive. Donc, un an avant l’armistice, les soldats français reçoivent une tenue militaire nettement plus appropriée : capote souple bleu horizon, pantalon velours côtelé bleu avec bandes molletières et surtout un casque de modèle « Adrian ».
Ce n’est qu’en 1935 que les uniformes français passent enfin à la couleur kaki.