Le Courrier de Mantes

Nolwenn Pittet, l’éclosion d’une championne

La Muriautine Nolwenn Pittet est vice-championne du monde des fleuristes. Cela faisait huit ans que la France n’avait pas été médaillée dans la discipline. Retour sur le parcours d’une passionnée.

- K.B.

Muriautine depuis toujours, Nolwenn Pittet, 22 ans, vient d’être sacrée vice-championne du monde des fleuristes. Passionnée par son métier depuis l’adolescenc­e et un CAP passé en alternance dans une boutique de Triel, elle a participé aux World Skills Championsh­ip, sorte de championna­t du monde des métiers organisé cette année à Abu Dhabi (Émirats Arabes Unis).

Formation à l’Insep

La carrière de Nolwenn débute en 2010.

« J’ai passé mon CAP à Paris dans le 19e car c’était une des meilleures écoles en Europe »,

« Être fleuriste, c’est une vocation de petite fille »,

jeune femme. raconte la

ajoute-t-elle. Elle tente en 2012 le concours de meilleur apprenti de France (version junior du meilleur ouvrier de France) et termine à une honorable 4e place. Elle ne réalise pas encore mais le virus de la compétitio­n vient de la piquer.

Après deux titres régionaux, elle obtient la couronne nationale des Olympiades des métiers en mars dernier. C’est à ce moment qu’on lui apprend à pratiquer son art comme un sport de haut niveau.

« On a eu le droit à un entraîneme­nt physique et mental à l’Institut national du sport et de l’expertise et de la performanc­e Il y a de la sophrologi­e pour apprendre à gérer la pression, des exercices physiques pour avoir la forme et apprendre à travailler en équipe… C’est à

(Insep).

ce moment que je rencontre les autres corps de métier, on est tous ensemble, c’est une très bonne expérience »,

se souvient Nolwenn. Accompagné­e d’un sorte de coach qui la prépare

« expert métier »,

à l’excellence, elle peaufine sa technique, fait le tour de France des anciens champions et autres meilleurs ouvriers de France et reçoit enfin la tunique tricolore.

« La même que l’équipe de France olympique »,

la jeune fleuriste.

50 % technique, 50 % artistique

s’amuse

C’est ensuite le grand jour, à Abu Dhabi, elle a quatre jours pour montrer ce qu’elle sait faire et ramener une médaille qui manque à la France depuis 2009.

« Il faut être très précis dans les gestes, dans les choix. Le résultat final dépend des jurys, il y a environ 50 % de technique et 50 % d’artistique, le choix est en partie subjectif »,

explique la Muriautine. Au bout des neuf sujets imposés, du bouquet de mariée à la reproducti­on d’un immeuble, elle conclut ses épreuves sans être certaine d’être sur le podium. C’est le moment fatidique, les délégation­s sont sur la grande scène et les médaillés sont appelés par corps de métier. Le verdict tombe : l’or pour la Chine, et la Corée et la France ex aequo derrière. Nolwenn est vice-championne du monde. C’est l’explosion de joie dans le camp français. Soulagée, elle peut enfin retrouver ses amis et sa famille qui avaient fait le déplacemen­t aux Émirats Arabes Unis.

Aujourd’hui, la championne envisage de passer une maîtrise pour peut-être enseigner un jour.

« J’ai acquis des savoirs que je voudrais transmettr­e à mon tour »,

confie-t-elle. En novembre, les téléspecta­teurs découvriro­nt son parcours dans l’émission Grand Reportage de TF1 qui a suivi l’équipe de France. Mais Nolwenn ne compte pas décrocher comme ça de la compétitio­n. Il lui manque encore un challenge, celui du meilleur ouvrier de France. Il faudra pour cela s’entraîner et s’armer de patience, car le concours n’est pas ouvert aux concurrent­s de moins de 24 ans.

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