Ils se forment pour aider les demandeurs d’asile
Le samedi 21 octobre, le collectif Voisins solidaires a organisé à la salle des fêtes la première journée de formation consacrée au droit d’asile et à l’accueil des migrants.
C’est au collectif Voisins solidaires que l’on doit cette journée de formation à l’accompagnement des migrants qui a pris place à la salle des fêtes du village, de 10 à 17 heures, et dont l’organisation, rigoureuse et festive, ne laissait rien au hasard. Rassemblés ici, pas moins de 60 participants venus des quatre coins des Yvelines - de Sartrouville à Achères en passant par Versailles, Triel et allant jusqu’à Mantes - étaient novices pour les uns et déjà très investis au sein de comités et autres collectifs de défense des droits des migrants pour les autres.
Des avocates engagées…
A la tribune, deux avocates bénévoles, spécialisées dans le droit d’asile, ont livré par le détail les méandres de la législation française et les derniers dispositifs des directives de Dublin encadrant le droit d’asile.
Toutes deux appartiennent à un collectif de 400 avocats bénévoles et solidaires (Avocats pour la Défense des Droits des Étrangers) qui aide les migrants et les bénévoles qui les entourent. Tous les migrants ne seront pas admis à devenir des réfugiés ni des demandeurs d’asile et encore moins nombreux encore obtiendront l’asile.
… Pour se battre contre des dispositifs opaques
Depuis les premières directives de Dublin, il n’y aurait aujourd’hui que 13 % d’aspirants à parvenir à obtenir le statut de demandeur d’asile (contre 25 % en 2008). Les autres seront reconduits dans le pays qui les a pour la première fois enregistrés lors de leur arrivée en Europe, puis, très assurément renvoyés dans la région du monde qu’ils ont dû fuir.
Samedi, elles ont expliqué à un public dans la nécessité de sources précises, les procédures et autres démarches à mettre en oeuvre pour constituer un dossier solide de demande d’asile quand on doit se battre contre les directives Dublin qui sont de plus en plus draconiennes et des volontés politiques hostiles.
Tout est abordé par le détail : formulaires, délais, recours, juridictions… Un parcours de combattant pour des personnes démunies et isolées, ne maîtrisant ni le droit ni la langue. Un accompagnement qui doit se former pour déjouer des dispositifs opaques. Comment formuler une requête, quelles informations y faire figurer considérant les obstacles et les conditions, et pour le demandeur, comment communiquer, apprendre simplement à dire « je ». Les deux spécialistes partagent leurs connaissances et expériences.
Une initiative généreuse et nécessaire pour faire face à l’urgence et démontrer qu’il est impératif de s’organiser pour agir.