Trafic illégal de poissons exotiques en sous-sol
Un jeune Muriautin passionné d’aquariophilie possédait illégalement des raies perlées, une espace protégée. Soupçonné d’en faire l’élevage, il a été démasqué à cause d’une annonce sur LeBonCoin.
Un Muriautin d’une trentaine d’années devra répondre devant la justice d’élevage illégal d’une espèce rare et protégée, en l’occurrence des raies perlées. Ce poisson originaire des rivières d’Amazonie est menacé de disparition par le braconnage. À la demande du Brésil, il a été classé par la Convention de Washington sur la protection des espèces sauvages.
Une annonce sur LeBonCoin
L’affaire a débuté par une simple annonce sur le site de vente LeBonCoin concernant un aquarium. L’acquéreur, un policier aquariophile à ses heures perdues est intéressé. Il répond à l’offre. Rendez-vous est pris avec le vendeur. Une banale affaire entre aquariophiles en somme. L’acquéreur est loin de s’imaginer de ce qui l’attend en arrivant au rendez-vous. Le vendeur, lui, ne sait pas que son acheteur est policier de son état. Il le conduit au sous-sol de son pavillon aux Mureaux. Celui-ci découvre un grand aquarium où s’ébattent cinq poissons exotiques.
Une espèce rare et venimeuse
L’aquariophile explique qu’il s’agit d’une espèce rare et venimeuse, une raie qui vit en eau douce dans la forêt amazonienne. Il prévient : pas question de les prendre en photo car il n’a pas le certificat de capacité indispensable pour posséder cette espèce.
Bien sûr, le policier raconte l’histoire à ses collègues. Le commissariat de Versailles décide de prendre les choses en main et lance l’enquête en se renseignant d’abord auprès de l’aquarium de La Porte Dorée à Paris, puis auprès de l’Office National de la chasse et de la faune sauvage.
Une perquisition est organisée le lundi 23 octobre chez l’aquariophile soupçonné de mener un trafic illégal. Mais lorsque les policiers débarquent chez lui, accompagnés des agents de l’ONF, les raies perlées ont disparu.
« Nous avons trouvé un aquarium de 1 600 litres seulement à moitié rempli, deux fois plus grand que celui où se trouvaient les cinq raies. On peut supposer que notre aquariophile s’apprêterait à de faire de la reproduction. Ces animaux ont besoin d’espace pour se reproduire d’où ce grand aquarium », explique une source proche de l’enquête.
Le jeune homme, qui a hérité de son père sa passion pour l’aquariophilie, a reconnu les faits et expliqué aux enquêteurs qu’il avait acquis ces poissons exotiques auprès d’un vendeur dans l’est de la France. Il les aurait achetés 300 € pièce et comptait les faire grandir pour les revendre 400 €.
La sanction pour ce type de trafic peut aller jusqu’à deux ans de prison et 150 000 € d’amende.
La police met en garde contre l’achat d’animaux exotiques introduits dans des conditions plus ou moins douteuses : « Pour un animal qui arrive en France, combien périssent lorsque des opérations de capture et de transports ? Il est important de sensibiliser le public à cette situation », souligne-t-on au commissariat de Versailles.
Soupçon d’élevage