Mémoire DU Mantois
Le bac de l’Ile l’Aumône et ses dangers.
Pendant très longtemps, l’Ile l’Aumône fut appelée « L’île aux vaches ». En 1908, la laiterie de Gassicourt, société Maggi, avait obtenu un bail de 75 ans pour exploiter ce grand domaine, y construire par la suite des étables et y installer des vaches laitières. Un fermier, M. Penou, vivait sur place avec sa famille. Dès 1910, pour transporter le lait et le bétail vers la rive gauche de la Seine, un bac fut installé à peu près en face de l’actuelle rue MarcelTabu, à environ 1 200 mètres en aval du pont de Mantes.
La propulsion de ce bac s’effectuait « par tiraille » ; il se déplaçait le long d’un câble tendu entre deux pylônes plantés sur les deux rives. La traversée devait se faire d’un seul coup, et sans arrêt au milieu du fleuve, pour ne pas gêner la navigation commerciale déjà importante à l’époque.
Or, le 15 janvier 1937, à 10 heures du matin, le bac traverse la Seine au moment où, venant de Dennemont, arrive un remorqueur qui remonte vers Mantes. En même temps, deux péniches manoeuvrent en travers pour se placer dans le sens du courant et deux autres péniches vides descendent rapidement le fleuve en crue. Gênées par cet encombrement, ces dernières ne peuvent éviter le bac qui, frappé de travers, est envoyé par le fond. Heureusement, les deux occupants s’en sortent sains et saufs.
Trente ans plus tard, un club hippique a remplacé les vaches. Le bac est toujours là et transporte régulièrement chevaux et cavaliers. Un jour d’un épais brouillard, Jean-Claude Duquesnel, le propriétaire de l’île, traverse la Seine lorsque survient une barge qui ne l’a pas vu. Le choc est inévitable et il trouvera la mort. Son corps sera repêché plus loin dans la Seine. Ce fut la fin du bac.
L’île changea alors de destination.
Achetée par la ville de Mantesla-Jolie dans les années soixantedix, elle fut équipée d’un pont. Progressivement prirent place le Parc-Expo, la réserve ornithologique et la Ferme pédagogique en plein développement. Seul petit détail : il a fallu un demisiècle pour en arriver là.