Info ou intox via 3 courts-métrages
Quand le faux prend l’apparence du sérieux et du savant, on se laisse embobiner : la démonstration en a été faite par l’association Contrechamps.
La troisième et dernière séance au centre des Arts et loisirs, vendredi soir, de Signe et Image, en association avec Contrechamps a été tout aussi intéressante et étonnante que les deux premières (Jeune public et Bollywwod) : cette fois, via trois courts-métrages, il s’agissait de tenter de traquer le vrai du faux de soi-disant « documentaires ». Le premier servi, Foix, se présentait comme une sorte de film touristique, façon pub d’office de tourisme : « C’est sûr qu’après on n’a pas envie d’y passer ses vacances ! » a commenté, rigolard, un spectateur résumant l’impression générale. Et pourtant avec ses outrances et la dérision, vrai fil rouge, le film en a donné des infos sur la ville. En moins de dix minutes ! Et surtout a su en restituer… le certain climat. Même s’il n’a guère plu au maire, fut-il précisé !
Des manèges fous
Encore plus déjanté, The Centrifuge Brain Project, sur des manèges fous à base de centrifugeuses conçus par des savants américains encore plus fous. Du moins, leur projet car la réalité a balayé la fiction comme ce Spheroton qui aurait nécessité de rester 14 heures dedans pour un tour complet. Pourtant le commentaire « savant » est si pertinent qu’on se laisse embobiner et qu’on y croit quasiment jusqu’au bout. Skate, le dernier et le plus polémique présente d’improbables skaters en costumes et casquettes des années 50 virevoltant sur leurs planches au milieu des vaches. Avec ses airs de Depardon, ce film fut le plus décortiqué et contesté par le public tant il était difficile de cerner les contours du vrai docu et du faux poétique… Cécile Giraud de Contrechamps a animé le débat qui a suivi et annoncé la poursuite du Mois du film documentaire avec la projection de deux autres courts-métrages, cette fois sur la relation père/ fils, le 24 novembre à 20 h à la salle des Ormeteaux à Oinvillesur-Montcient.