«Happy Birthdead»
Il y a pire que passer une mauvaise journée : la revivre sans cesse et sans cesse. Bill Murray est ainsi resté bloqué dans l’Amérique profonde pendant une éternité dans « Un jour sans fin », quand Tom Cruise est mort à l’infini dans « Edge of Tomorrow ».
Un sort que la superstar partage aujourd’hui avec Tree, l’héroïne de « Happy Birthdead », film d’horreur mâtiné de boucle temporelle. Déjà bien mécontente de se réveiller dans la chambre d’un autre étudiant sur son campus le matin de son anniversaire, cette blonde un brin insupportable n’est pas au bout de ses peines lorsqu’elle est assassinée par un inconnu masqué… et ouvre les yeux en pensant qu’il s’agit d’un cauchemar. Sauf que non, car les sentiments de déjà-vu vont ensuite se succéder, jusqu’à ce que son meurtrier ne lui ôte à nouveau la vie.
Dans d’autres circonstances, certes, mais le résultat est à chaque fois le même. Et à défaut de nous expliquer le pourquoi (même si son réalisateur avoue le connaître et avoir caché des indices), le long métrage nous montre comment la jeune femme va démasquer et déjouer les plans de son assassin, non sans devenir une meilleure personne au passage.
Une évolution assez prévisible qu’incarne très bien Jessica Rothe (vue dans « La La Land » en début d’année), peste qui finit par gagner notre sympathie et prendre les choses en main, après avoir joué les « scream queens ».
Plus drôle qu’effrayant, malgré quelques sursauts au début, « Happy Birthdead » tient son concept jusqu’au bout avec quelques passages obligés (la séquence où s’enchaînent les journées et idées inventives en une poignée de minutes), mais n’oublie pas de citer son modèle « Un jour sans fin » au détour d’un dialogue, ni de trouver une façon de pousser l’héroïne à accélérer son enquête. On regrettera néanmoins un manque d’explication sur l’origine de cette boucle temporelle, conservé en vue d’une éventuelle suite, même si l’on se plaît à observer chaque détail pour participer au jeu. Malin et bien rythmé, le long métrage n’est pas le sommet de 2017 en matière d’horreur, mais sans aucun doute l’un des opus les plus ludiques.