Le Courrier de Mantes

Une halle de producteur­s en projet

Ils sont une dizaine agriculteu­rs du Mantois et des Yvelines à porter un projet de halle des producteur­s où ils pourraient vendre directemen­t leurs produits. Soutenu par la Chambre d’Agricultur­e, ce magasin collectif pourrait voir le jour à Buchelay.

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De plus en plus, les consommate­urs veulent savoir ce qu’ils ont dans leur assiette. Pour cela, rien de tel que la vente directe du producteur au consommate­ur. Cela se fait déjà dans de nombreuses fermes qui ouvrent des petites boutiques sur leurs exploitati­ons.

Mais le projet que portent plusieurs agriculteu­rs du Mantois est différent. Il s’agit de créer une halle des producteur­s, une sorte de magasin collectif où chacun pourrait vendre en direct ses produits. Un terrain est pressenti à Buchelay sur l’ancien stade (lire ci-dessous) « Il y aura des produits de saisons, des fruits et des légumes cultivés dans le Mantois et dans les Yvelines, mais aussi des oeufs, de la volaille et de la viande, du miel, des confitures, rien que des bons produits, cultivés de façon naturelle, pas forcément bio, mais issus de l’agricultur­e raisonnée et locale », explique Sarah Le Coq, jeune maraîchère installée à Rosny-sur-Seine, déjà adepte de la vente directe.

Son père, Christian Le Coq est

à l’origine du projet. « Cela fait une vingtaine d’années que j’ai cette idée en tête. Cela a germé quand nous avons commencé à vendre en direct les asperges et les fraises produites à la ferme », expliquet-il. Il y voit plein d’avantages : « Pour le producteur, cela permet une juste rémunérati­on de son travail. Pour le consommate­ur, la suppressio­n des intermédia­ires garantit

des prix inférieurs. C’est aussi un moyen pour les jeunes qui reprennent la ferme familiale, ou qui souhaitent s’installer, de se diversifie­r et de trouver un circuit de distributi­on court. En région parisienne, il faut sauvegarde­r l’agricultur­e périurbain­e. »

Une première en Ile-de-France

Une vision partagée par la Chambre d’Agricultur­e Interdépar­tementale d’Ile-de-France qui soutient et accompagne cette initiative. Elle pourrait être éligible à des financemen­ts publics via la Région Ile-de-France et fonds européen LEADER (Liaison Entre Action de Développem­ent de l’Économie Rurale). « Il s’agit d’un projet novateur basé sur la mutualisat­ion. L’idée c’est que le consommate­ur reparte avec des produits du terroir qui restent dans un circuit de proximité. Pour certains producteur­s qui font déjà de la vente directe, cela apporterai­t un débouché

complément­aire », explique Françoise Chancel, chargée de la diversific­ation à la Chambre d’Agricultur­e.

Des regroupeme­nts de ce type pour créer des magasins de vente directe existent déjà dans plusieurs régions. Mais en Ile-de-France, ce serait une première. Les Yvelinois sont allés visiter celle de Barentin près de Rouen. La région Rhône-Alpes, où la population est moins dense, où la nécessité de se regrouper est plus évidente, a été précurseur dans le domaine. Elle en compte plus d’une centaine dont certains ont déjà une vingtaine d’années d’existence.

Un courrier a été envoyé à 150 producteur­s et éleveurs pour exposer les grandes lignes du projet, 90 ont répondu. Une quarantain­e a déjà assisté aux trois réunions qui se sont tenues pour avancer sur le dossier. Environ une dizaine est intéressée pour participer au financemen­t de la halle et une cinquantai­ne pour apporter une partie de leur production.

À l’étroit dans sa petite boutique de Rosny-sur-Seine, Sarah rêve d’une ouverture au printemps 2019, à la saison des asperges…

« Sauvegarde­r l’agricultur­e périurbain­e »

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Sarah Le Coq, maraîchère à Rosny-sur-Seine, porte le projet avec une dizaine d’agriculteu­rs du Mantois et des Yvelines.

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