Le Courrier de Mantes

La directrice adjointe de la prison frappée au visage par un détenu

- R.V.

Les syndicats déplorent une

agression à l’encontre du personnel de l’Établissem­ent pénitentia­ire pour mineurs (EPM) de Porchevill­e. Jeudi 16 novembre, dans la matinée, un détenu de 17 ans a frappé la directrice adjointe du site, en marge d’un conseil de discipline.

« énième »

Un coup de poing au milieu du visage

L’adolescent, en détention provisoire depuis l’été dernier dans le cadre d’une affaire criminelle, comparaiss­ait devant cette instance interne à la prison pour s’en être pris physiqueme­nt à un codétenu quelques jours avant. À l’issue du conseil de discipline, il a été décidé de le placer au quartier disciplina­ire. C’est parce qu’il n’aurait pas apprécié la sanction qu’il a commis ce geste.

« En s’approchant pour signer des documents, il a jeté son stylo et a donné au coup de poing en plein milieu du visage de la directrice adjointe »,

rapporte Samuel Messadia, délégué syndical Force ouvrière.

Sonnée, la responsabl­e a été emmenée l’hôpital et a déposé plainte dans la foulée. Dans la semaine, le détenu mineur doit passer une nouvelle fois devant le conseil de discipline pour cette agression. Mais selon FO, cela ne suffit pas

« Pour des faits comme ceux de jeudi, il faut aussi un traitement judiciaire adapté, avec des comparutio­ns immédiates et pas un jugement des années après qui n’a plus de sens,

Ces adolescent­s ont un sentiment de toute puissance. On constate cette année une forte recrudesce­nce des insultes et des agressions envers le personnel. Régulièrem­ent, les détenus aspergent aussi

alerte le syndicalis­te.

les surveillan­ts d’eau, voire d’urine »

Il s’interroge sur la capacité de l’EPM à gérer les détenus les plus récalcitra­nts.

Un régime carcéral inadapté ?

« Ces profils ingérables et hyperviole­nts peuvent-ils bénéficier du régime basé sur la vie en collectivi­té de l’EPM ? Leur place ne seraitelle pas plutôt au quartier mineur d’une prison traditionn­elle ? »

Samuel Messadia évoque un chez les surveillan­ts

« ras-le-bol »

de l’EPM. En cause notamment, différents événements survenus ces derniers mois.

« Cet été, un agent pénitentia­ire a eu le nez fracturé après avoir reçu un coup de poing d’un détenu. Un autre s’est fait lyncher au sol à coups de pied par un groupe. On se fait régulièrem­ent cracher dessus, insulter. Avant, il y avait un certain respect envers nous. Aujourd’hui, c’est fini. Jusqu’où ça ira ? »

Contactée, la direction de la prison n’a pas donné suite à notre demande d’interview.

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