Le Courrier de Mantes

Paroles de chercheurs

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160 experts en pharmacie

L’AFM a créé l’YposKesi (« promesse » en grec), dédié à la production de médicament­s de thérapies génique et cellulaire pour les maladies rares. Lors d’essai clinique de thérapie cellulaire, il faut des quantités colossales de cellules, plusieurs millions, pour un seul malade. « Des thérapies peuvent coûter entre 450 000 € et 1 M€ par patient. Il s’agit d’innover pour proposer des médicament­s à des prix justes et maîtrisés », explique son directeur Alain Lamproye qui accueille plus de 160 experts de la bioproduct­ion. Construit en 2016, l’YposKesi a créé des lots de thérapie génique pour des maladies du muscle, du sang, du système immunitair­e.

Une banque ADN

La banque ADN de l’AFMTélétho­n, dirigée par le Dr Safaa Saker, stocke à ce jour 371 185 échantillo­ns de patients atteints de maladies génétiques. Cela représente plus de 85 000 individus et 465 pathologie­s différente­s. L’ADN est prélevé (15 échantillo­ns/ jour) dans le sang des familles et placé dans des fichiers cryptés à 60 caractères. 316 591 ampoules d’ADN sont conservées à -196 °C dans l’azote.

I-Stem : les cellulesso­uches

I-Stem est le centre de recherche sur les cellules-souches où a été mis au point un processus pour fabriquer à partir de cellules-souches, les cellules pigmentées de la rétine, ces cellules noires que l’on voit au travers de la pupille.

L’équipe de Christelle Monville a constitué un « patch

cellulaire » en mettant ces cellules produites en laboratoir­e sur une membrane amniotique. Greffé sous la rétine, ce patch vise à améliorer la vision de patients souffrant de rétinites pigmentair­es. « Cette technique innovante ouvre des perspectiv­es thérapeuti­ques pour les maladies de la rétine, qu’elles soient rares et génétiques ou fréquentes et liées au

vieillisse­ment », explique Christelle Monville. Elle a ainsi développé un protocole avec l’Institut de la Vision, contre la

dégénéresc­ence maculaire liée à l’âge (DMLA). Après sept ans d’aventure, un premier essai clinique a démarré cette année sur une douzaine de patients. Il va durer entre 1 et 3 ans. Des raisons d’y croire

En septembre, un premier enfant atteint de myopathie myotubulai­re a été traité par thérapie génique aux ÉtatsUnis. Lancé depuis sur douze enfants, ce traitement de thérapie génique a été conçu par Généthon. Depuis 2009, l’équipe d’Ana Buj Bello y a franchi toutes les étapes qui ont permis cet essai. Elle a développé et produit un vecteur viral capable de véhiculer le gène qui ne fonctionne plus chez les malades. Un traitement qui a démontré son efficacité de façon spectacula­ire chez des chiens naturellem­ent atteints de la même maladie que les enfants. Directrice de recherche à l’Inserm, Ana Buj Bello, a rejoint Généthon il y a 8 ans : «J’espère profondéme­nt que les résultats obtenus dans le cadre des études précliniqu­es soient aussi positifs pour les malades ! »

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