Le Courrier de Mantes

Val Fourré : une marche pour apaiser le quartier

Les récents événements au sein du quartier ont déclenché la création d’un collectif d’habitants, composé de retraités, de parents et de responsabl­es d’associatio­ns. Ensemble, ils entendent bien nouer un nouveau dialogue avec les jeunes de la cité.

- C.E.

De mémoire d’habitants du quartier du Val Fourré, on n’avait jamais vu ça.

Mercredi dernier, en plein milieu de l’après-midi, une centaine de retraités, de pères et de mères de famille, mais aussi de responsabl­es d’associatio­ns se sont retrouvés autour d’une initiative joliment nommée « Lumière pour tous ».

Un collectif pour renouer le dialogue

Objectif de cette marche : dénoncer les incivilité­s qui donnent une mauvaise image du quartier et rendent difficile la vie au quotidien. Dans les rangs, la parole

se libère : « Nos jeunes doivent comprendre que la violence n’est pas la solution. Pourquoi brûlent-ils des voitures, pourquoi cassent-ils les lumières ? Qui croient-ils ennuyer en faisant cela ? Nous, leurs parents sommes les premières victimes de ces agissement­s », confie un retraité.

Ensemble et en silence, ils ont traversé le Val Fourré et se sont rendus jusque devant la mairie de quartier, sur la dalle. Là, Daouda Diop, 33 ans, connu pour son engagement citoyen,

a pris la parole devant une foule attentive.

D’abord, « le manque d’infrastruc­tures, l’absence d’emplois et d’avenir pour les jeunes, ainsi que la pression quotidienn­e des forces de police » ont été dénoncés. Ceci laisse place à un discours plus pacifique, comme un appel à la conscience collective : « Continuez votre bataille : ne laissons plus traîner nos enfants dehors malgré l’appât du gain facile… Et vous les jeunes, ne sous-estimez pas votre pouvoir pacifique. Vous êtes Français, avec des droits et des devoirs. Ce n’est pas en vandalisan­t les biens publics, ceux de vos voisins, que votre message sera entendu. » Ce collectif, né suite aux derniers événements dans le quartier

n’est « ni pour les jeunes, ni pour la police », explique Khalid Razik, président de l’associatio­n culturelle Rabab. « Nous nous situons entre les deux. Nous sommes contre certains policiers qui abusent de leur pouvoir, et contre certains jeunes qui détruisent tout de manière gratuite. Nous voulons rappeler à tous qu’il est de notre devoir de respecter ce pays qui nous a accueillis. Les parents doivent reprendre le pouvoir sur leurs enfants et ne plus les laisser traîner dans les rues tard le soir. Tout le monde doit travailler main dans la main, et la mairie doit nous aider. »

Le collectif prévoit de mener plusieurs actions dans le quartier, à la poursuite d’un seul objectif : renouer le dialogue avec les jeunes en étant régulièrem­ent présent sur le terrain et faire ainsi cesser les violences urbaines.

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