Rythmes scolaires : dialogue de sourds entre les parents et la ville
C’est un véritable dialogue de sourds qui a eu lieu mardi à l’Hôtel de ville, lors de la réunion sur le plan éducatif local (PEL). Une heure trente de discussion dont la plus grande partie s’est déroulée dans une atmosphère particulièrement houleuse où il fut longtemps impossible de s’entendre. D’un côté, Dominique Bouré, maire-adjointe en charge du PEL venue surtout pour parler des ateliers participatifs thématiques proposés aux parents et autres acteurs de la communauté éducative, (lutte contre les inégalités et le décrochage scolaire, le vivre ensemble autour des principes de citoyenneté et de laïcité..).
Quatre jours contre quatre jours et demi
Face à elle, de nombreux parents venus avant tout pour parler des rythmes scolaires qui seront mis en place à la rentrée 2018. Rester à quatre jours et demi ou revenir à quatre jours, tel est l’enjeu qui divise la communauté éducative, les parents présents ce mardi étant majoritairement pour le retour aux quatre jours, tout au moins ceux qui se sont exprimés dans un grand brouhaha, car persuadés que la municipalité était pour le maintien des quatre jours et demi. Une certitude basée sur un passage du dernier Bulletin municipal et celui d’une lettre publiée par la mairie en mai dernier où il est écrit : « Nous avons décidé de maintenir une continuité des rythmes actuels. »
Une organisation décriée
De son côté, Dominique Bouré s’est évertuée à expliquer que la position de la Mairie n’était absolument pas tranchée. En fait, le malentendu viendrait de la parution tardive (27 juin 2017) du décret ministériel sur les rythmes scolaires qui évoque la possibilité pour les collectivités locales à revenir à un rythme de quatre jours. Une date qui n’a pas encore permis à la municipalité de trancher définitivement.
À la rentrée 2014, le gouvernement avait imposé quatre jours et demi. De ce fait, la Mairie avait mis en place tout un projet d’action éducative qui, selon la Mairie,
« avait bien fonctionné ».
Revenir aux quatre jours remettrait en cause ce projet (exemple, les ateliers découvertes seraient compromis).
D’où la décision de lancer une vaste consultation en direction de tous les acteurs du territoire et pas seulement les parents (enseignants, y compris de l’école de musique, profs de sport…) et, en attendant le résultat, de maintenir les rythmes actuels. Pour Dominique Bouré, avant de prendre une décision,
« il faut qu’on consulte tout le monde et pour cela, il faut que tout le monde soit au même niveau d’information ».
De leur côté, les parents, qui veulent une décision rapide, ne restent pas inactifs. En juin dernier, ils ont envoyé une pétition à la mairie pour le retour de la semaine des quatre jours à l’école en détaillant tous les inconvénients, selon eux, de l’autre système : enfants et enseignants épuisés, problèmes de garde, coût du transport…