Le Courrier de Mantes

À six dans un trois-pièces, une famille à l’étroit

La famille Gauthier - deux adultes et quatre enfants - ne parvient pas à obtenir un logement plus grand. En dépit de l’insalubrit­é de leur appartemen­t, un F3 de la résidence des Fiefs.

- C.C.

Quand ils sont entrés dans ce F3 du 1, place des Fiefs en 2002, Laetitia Gauthier et son mari n’avaient pas d’enfants. Ils en ont aujourd’hui quatre, de 14, 13, 9 et 2 ans. Toutes leurs demandes de mutation adressées depuis 2008 au bailleur l’Opievoy devenu Les Résidences Yvelines Essonne - ont échoué jusqu’à ce jour.

Rencontrée jeudi chez elle, Laetitia Gauthier avait appris qu’un pavillon de la cité du Mesnil-Renard, propriété du bailleur, pris sur le «contingent mairie», venait de lui être refusé. Cette fois, l’affaire semblait pourtant bien engagée. « Pendant deux mois, on m’a dit que la «mutation» était acceptée. Nous avions commencé à faire nos

Trois enfants dans une chambre aux murs moisis

cartons. Mais l’agence mantaise des Résidences a donné un avis défavorabl­e », soupiret-elle. Le dossier ne serait donc pas transmis à la commission d’attributio­n.

Laetitia Gauthier se désole des changement­s de pied du bailleur. « À chaque coup de téléphone, c’est un nouveau son de cloche. » Elle montre les murs moisis de la pièce où dorment trois enfants, le plus jeune partageant la chambre de ses parents. « Nos affaires sont piquées par l’humidité. Je dois laisser les fenêtres ouvertes la moitié de la journée. » Ce dernier refus lui paraît particuliè­rement injustifia­ble : le loyer du pavillon n’est pas plus élevé que celui du F3, et même un peu en dessous.

Contacté, le bailleur décrit pourtant « un dossier beaucoup trop fragile au niveau des revenus » des locataires (de 25 000 à 27 000 euros par an). Le bailleur invoque aussi des impayés de loyer récents. « Ils sont entièremen­t imputables à la Caf, corrige Laetitia Gauthier. Et

puis c’est une affaire réglée. »

Les Résidences fait valoir enfin que, parmi les bailleurs francilien­s, il est celui qui exige le « reste à vivre » le plus bas : 10 euros par personne et par jour. Dernière minute : Laetitia Gauthier a appris en fin de semaine que son dossier passerait finalement en commission d’attributio­n à Versailles. Ultime changement de pied de la part des Résidences ?

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Laetitia Gauthier se désole : « Nous avions commencé à faire nos cartons. » Dans la chambre des enfants, les murs moisissent.

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