Pas de quorum : le conseil municipal annulé
Voyant que la majorité Front national n’avait que quinze élus présents, l’opposition a quitté la réunion du conseil municipal, mercredi 13 décembre, obligeant le maire à l’ajourner.
L’opposition était au grand complet mercredi tandis qu’il manquait sept élus au groupe Front national. Avec quinze conseillers présents seulement, ce groupe était à la merci de l’opposition, le quorum étant à dix-sept élus : il a suffi qu’elle se lève pour contraindre Cyril Nauth à reporter la réunion. C’est l’ancienne maire Monique Brochot, passablement exaspérée, qui a donné le signal du départ. Comme l’opposition a fait remarquer à Cyril Nauth qu’il y avait un problème d’absentéisme parmi les élus FN, le maire a répondu : « Il n’en manque que deux », voulant dire par là : deux pour atteindre le quorum.
La dernière fois que l’opposition avait menacé de partir, le maire avait prévenu : si on lui faisait ce coup-là, il programmerait par mesure de rétorsion une nouvelle réunion - pour lequel le quorum ne serait pas requis - en plein après-midi. Un rêve pour les élus retraités… Le maire a dû oublier sa menace : le prochain conseil aura lieu ce mercredi 20 décembre à 20 h 30, l’heure habituelle. On imagine que Cyril Nauth va battre le rappel de ses - trop maigres - troupes.
Promesse trahie
Devrait donc passer la délibération relative au temps de travail des agents. À ce qu’on a compris, le maire trahit sa promesse de mettre au vote la solution choisie par référendum par les agents (le maintien des 11 jours de congé supplémentaires) parce que la préfecture lui en a révélé le caractère « illégal ». Le conseiller municipal Eric Visintainer (Mantes en Mouvement) dénonce « un manque de sérieux total. Quand on donne sa parole, on ne revient pas dessus. Un accord, c’est gagnant-gagnant : les agents ont accepté d’augmenter leur temps de travail, la CGT a fait des efforts ». Passera aussi la délibération sur la protection fonctionnelle des agents territoriaux. Sur le principe, l’opposition n’y est pas défavorable, elle devrait donc la voter.
Mais on sait que ce sujet vient à l’ordre du jour parce que quatre cadres de la mairie ont vu, à l’occasion du mouvement de grève des agents, leurs compétences professionnelles « remises en cause publiquement par des communiqués destinés au personnel communal et aux usagers ». A ce compte-là, font valoir plusieurs élus à gauche, autant interdire toute communication syndicale. Quand ces demandes particulières passeront, l’opposition ne les votera donc pas, sauf si on lui prouve qu’il y a eu « menace »,
« injure » ou « diffamation ». « Il faudra qu’on me donne les éléments », explique Eric Visintainer qui n’a encore pas vu le moindre tract injurieux.