Des saules étêtés pour accueillir les chouettes
Les habitants de Condé qui ont profité du soleil de samedi matin pour se promener au bord de l’étang communal n’ont pas pu manquer le petit ronronnement des tronçonneuses actionnées par la quinzaine de bénévoles d’Atena 78.
L’Association terroir et nature en Yvelines s’était fixée pour mission de tailler les jeunes saules qui se trouvent en bordure du terrain communal pour assurer un habitat aux chouettes chevêches et autres oiseaux.
Ce chantier n’est pas le premier dans ces lieux puisque déjà, en 2006, l’association avait planté ces saules avec les élèves de l’école primaire, suite à la fête de la chouette. Dix jeunes arbres avaient été plantés dont trois n’avaient pas pris.
Samedi, Atena 78 est revenue sur les lieux afin de tailler les sept saules « en têtards », replanter trois boutures et faire une rangée paysagère. « Quand on coupe, on crée une blessure dans l’arbre. Des micro-organismes vont donc commencer à l’attaquer. Des insectes vont venir s’y installer et petit à petit créer une pourriture à l’intérieur. Des creux vont alors se former sans tuer l’arbre puisque la circulation de la sève se fait uniquement en périphérie. Ces trous, en grossissant, permettront d’accueillir des insectes, des petits oiseaux comme les mésanges, des chauves-souris et, à plus long terme, des chouettes », explique Alexandre Mari, chargé de mission agriculture au Parc naturel régional de la HauteVallée de Chevreuse et membre d’Atena78.
Ces arbres doivent être taillés tous les huit ans pour que, dans une soixantaine d’années, ils puissent accueillir des oiseaux de taille moyenne. Les chouettes chevêches, notamment, ont besoin de cet habitat pour se reproduire et pondre leurs oeufs.
Résister aux intempéries
Au-delà de la protection des oiseaux, tailler ces arbres en tête leur permet de résister aux intempéries et ne pas casser en hiver. « Tailler les arbres en têtard veut dire qu’on leur coupe la tête pour les empêcher de se développer en hauteur. Leur tronc va donc grossir et faire des rejets dès le printemps prochain avec des branches où les feuilles se redévelopperont. L’idée est que ces arbres puissent durer plusieurs centaines d’années parce que la taille permet de maintenir l’arbre sur pied », affirme Dominique Robert, le président d’Atena78.
Samedi, les bénévoles sont aussi intervenus chez des agriculteurs à Gambais.