Ahmad « Bambino » Ibrahim, réfugié et as du cross
Le jeune Ahmad Ibrahim, réfugié soudanais du foyer de la rue Berthe-Morisot, a remporté la course junior des 8 km du ChocoTrail d’Hardricourt.
L’Etat voulait l’expulser il y a encore quelques mois et le voila champion local de cross. Ahmad Ibrahim, dit « Bambino », pas encore 18 ans, a remporté la course de 8 km junior du dernier choco-trail d’Hardricourt il y a deux semaines. Jeune réfugié soudanais, logé au foyer de la rue Berthe-Morisot, il avait été sauvé de l’expulsion grâce à la mobilisation de plusieurs bénévoles, militants et membres du collectif méziacois Voisins solidaires (nos précédentes éditions). Chez Ahmad, l’effort et la combativité ne sont pas des valeurs étrangères.
« Il a fini premier de sa catégorie alors qu’il n’a pas une très bonne alimentation et n’avait pas de baskets adéquates comme les autres participants. Il est même tombé plusieurs fois dans la boue, il glissait trop. Pourtant il était facile, jamais essouflé, il nous faisait même un signe de la main à chaque fois qu’il nous voyait et il a gagné », se souvient Michel, un des bénévoles de Mézy qui a pris le jeune homme sous son aile.
Il y a aussi Marie-Jo, elle aussi bénévole et prof de français depuis quelques mois. Chaque
semaine, cette retraitée d’Airbus apprend à Ahmad les bases de la langue. « Il fait des progrès incroyables, il veut assister à tous les cours possibles et n’en manque aucun », affirmet-elle. Garçon timide mais souriant, Ahmad confie avoir pris goût à la course. Il s’entraîne une fois par semaine mais aimerait intégrer un club local. « Rien n’est encore fait mais on est en train de prendre contact avec Les Mureaux pour l’inscrire », explique Xavier Renoul. Malgré cette belle anecdote, le futur reste incertain pour le jeune Ahmad. Majeur dans quelques mois, il sera bientôt à nouveau confronté au calvaire de la régularisation. « Ce sera difficile mais on est autour de lui, on ne le lâche pas », assurent les bénévoles.
« Il était facile »