« La guerre des étoiles ce n’est pas que du cinéma »
La ministre a visité jeudi le site ArianeGroup des Mureaux, lieu stratégique du système de surveillance de l’espace chargé de protéger les satellites d’éventuelles collisions ou attaques.
« La guerre des étoiles ce n’est pas que du cinéma, c’est un enjeu de souveraineté », a déclaré Alain Charmeau, président exécutif d’ArianeGroup, jeudi. Il a accueilli la ministre des Armées Florence Parly, qui venait pour la première fois sur le site des Mureaux.
Satellites butineurs
Pendant une partie de l’aprèsmidi, elle a notamment pu visiter les installations et se faire présenter les technologies associées au missile balistique stratégique français M51 qui équipe les sous-marins nucléaires. Mais la ministre a aussi évoqué l’enjeu que représentait la création du réseau mondial d’observation d’ArianeGroup baptisé « Géotracker ». Dans le cadre d’un contrat signé avec l’armée, il est utilisé pour surveiller les objets dans l’espace afin de protéger les satellites d’éventuelles collisions ou d’interférences. En marge de la visite, le général Breton du
commandement interarmées de l’espace (CIE) a notamment parlé de satellites « butineurs », capables d’écoute, d’observation et d’action sur « le flux » d’autres satellites.
« L’espace est devenu un objet de mouvement, de
contrôle et de rivalités »,a rappelé Florence Parly. Avec le nombre croissant de satellites mis en orbite, les risques de collisions augmentent aussi.
« Aujourd’hui, la France calcule le risque de collisions lors de ses lancements depuis Kourou grâce à des données en grande partie américaines. Nous devons nous doter de notre propre cartographie complète pour identifier tous les objets en orbite et les détecter en amont afin de dissuader d’éventuels agresseurs. Maîtriser l’espace exo-atmosphérique, c’est non seulement maîtriser les menaces environnementales comme la prolifération des débris et les menaces intentionnelles comme les actions d’espionnage ou de sabotage aux conséquences parfois dramatiques pour nos forces en opérations ou nos concitoyens dans leur quotidien
[…] Vous vous êtes emparés du défi de la sécurité spatiale et vous développez un réseau de télescopes automatisés piloté depuis ces murs pour la surveillance de l’orbite géostationnaire », a déclaré la ministre au terme de la visite, dans un discours prononcé devant les salariés du site dans le hall d’intégration de la fusée Ariane.
« Actions d’espionnage et de sabotage »