Violences faites aux femmes : quoi faire pour que ça change ?
Programmée depuis longtemps, la conférence-débat de la Ligue des droits de l’homme a évidemment rebondi sur l’actualité et la formidable médiatisation (Balance ton porc, #MeToo) pour lancer des pistes d’actions.
Avec son titre « Femmes : violence, inégalités, galères. On veut que ça change. Comment faire ? », c’est un véritable programme d’état des lieux et d’actions à mener que Nadja Djerrah, vice-présidente du groupe Travail Femmes de la LDH est venue présenter, lundi 11 décembre, à Magnanville devant une assistance fournie « et composée d’autant d’hommes que de femmes » s’est-elle réjouie. Auparavant, à ses côtés, Marie Giudicelli, de la section locale,
a pointé « la nécessité d’un calendrier budgété avec plus de moyens, préférable à tous les beaux discours qui déferlent ». Elle est revenue sur la manifestation à Mantes du 25 novembre pour la journée mondiale où, ensemble, au mégaphone, une soixantaine de femmes d’associations diverses ont dénoncé les violences avec prises de parole, slogans et même chansons à l’appui. Malgré la pluie, la concomitance avec la foire aux Oignons, les a femmes les rejoignant même au fur et à mesure de la manifestation.
Un travail de long terme
Nadja Djerrah a enchaîné sur la nécessité d’un travail à long terme à mettre en oeuvre pour que la mobilisation actuelle ne soit pas seulement une écume, a avancé quelques pistes : comme se mettre en relations entre tous les acteurs/trices ! Et notamment contacter la chargée de mission à l’égalité du département pour voir avec elle quoi faire par exemple au niveau des lycées et collèges. Elle a aussi invité à s’appuyer sur les textes internationaux existants et faire en sorte que les États qui les ont ratifiés les appliquent. Et si on est effectivement passé du fait divers au problème de société, l’intervenante a tenu à préciser que, non, la parole des femmes ne s’était pas libérée comme on le dit, mais qu’on n’avait pas voulu l’entendre ! Car l’inégalité femmes-hommes remonte à la nuit des temps ; elle est à combattre au même titre que le racisme. Quelques chiffres relevés dans la récente enquête Virage sont plus parlants que bien des discours : en France, 123 femmes ont été tuées par leur partenaire en 2016. Au cours de sa vie, une femme sur vingt-six est violée et une sur sept agressée sexuellement. Et si le viol est le crime le plus répandu en France, il est aussi le plus impuni. Alors oui, il y a beaucoup à faire ; en commençant par faire le point, chacun, sur ses préjugés et stéréotypes comme il en a été question lors du débat qui a suivi.