Maisons fissurées : pas d’état de catastrophe naturelle
Une dizaine d’habitations ont subi des dégâts en 2016 à cause du phénomène de retrait-gonflement des argiles. L’état de catastrophe naturelle, condition nécessaire pour l’indemnisation des propriétaires, n’a pas été reconnu.
Ils étaient une dizaine de propriétaires à consulter régulièrement le Journal officiel. Un arrêté ministériel pris le 27 septembre dernier les a malheureusement déçus. L’état de catastrophe naturelle n’a pas été reconnu « pour les dommages causés par les mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols », pour l’année 2016. Les communes de Longnes, Blaru, Ablis, La Celle-SaintCloud, Evecquemont, Maurepas, Rambouillet et Septeuil, n’ont pas eu plus de chance que Neauphlette. S’éloigne pour les propriétaires la perspective d’une prise en charge de leur sinistre par l’assurance. Il s’agit de fissures dans les murs, et parfois de désordres plus importants.
Le maire Jean-Luc Kokelka indique que les cas se sont multipliés, en particulier dans les hameaux de la Commanderie, Beaulieu et Launay. En cause, probablement, la faible pluviométrie constatée ces dernières années. Aucun bâtiment public n’a été touché, précise le maire. Le phénomène de retrait-gonflement des argiles a été identifié d’assez longue date à Neauphlette. Une carte établie en 2005 par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) indiquait que
le niveau d’aléa était « fort » sur une partie du territoire de la commune.
« Je conseille de faire une étude de sol avant de construire, reprend le maire. Elle est d’ailleurs exigée quand on souscrit une assurance dommage-ouvrage. »
Affaissement
Ce propriétaire du hameau de la Haie Montaise a vu apparaître des fissures sur ses murs en 2016. Plus spectaculaire : sa terrasse s’est détachée du mur extérieur et s’est affaissée de 5 ou 6 cm. Il montre aussi une
large balafre dans la descente du
garage : « On voit que le terrain bouge. Je savais la zone argileuse, mais la maison avait plus de dix ans quand je l’ai achetée il y a trois ans. Et elle ne présentait aucun défaut. Je ne me suis donc pas méfié. » Une récente visite chez son assureur l’a plutôt découragé : « Il m’a indiqué qu’il ne pouvait rien faire tant que l’état de catastrophe naturelle n’est pas reconnu. » Ce propriétaire a pris ses informations : les travaux de réparation peuvent être assez lourds. « Il faut creuser autour de la
maison pour injecter du béton en dessous, ou bien aller chercher des fondations plus profondes. » Ce Neauphlettois se dit que, dans son malheur, il est relativement chanceux : sa maison comporte un sous-sol et, de ce fait, des fondations profondes. « Elle travaille moins qu’un pavillon de plain-pied posé sur l’argile. »
Un espoir pour les propriétaires : le maire indique qu’il fera une nouvelle demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, au titre de l’année 2017.