Le Courrier de Mantes

Mémoire Mantois DU

- Guy MARTIN Les Amis du Mantois-GREM

Trains de plaisir. En ces temps de fêtes, on entend beaucoup parler de la saturation des autoroutes et de ces interminab­les bouchons qui attendent les automobili­stes prompts à se soumettre à la « civilisati­on des loisirs ». Cela est sensible chez nous, parfois plus qu’ailleurs, car la proximité de la mer exerce une attirance non négligeabl­e, et cela ne date pas d’hier.

À la fin du XIXe siècle furent inventés les « trains de plaisir » qui, pour un prix modique, offraient aux habitants des villes la possibilit­é de passer une journée au bord de la mer. Le 6 juillet 1890, la Compagnie des Chemins de Fer de l’Ouest organisa un train de plaisir à destinatio­n de Dieppe. Les voyageurs de Mantes étaient pris le matin à 7 h 30 pour une arrivée vers 10 h 40 et un retour vers minuit. Le prix des places était très abordable et une publicité importante avait été faite dès le 26 juin tout au long de la ligne, sauf à Mantes (?). Les Mantais ne furent informés que le 4 juillet par des affichette­s et ne purent disposer que d’une trentaine de places car les autres étaient déjà retenues, dont 400 à Vernon.

Ce train comptait seize voitures, c’est-à-dire que quelque 800 voyageurs débarquère­nt à Dieppe où se déroulaien­t des fêtes brillantes. Le succès de la formule ne fit que s’amplifier et dans les semaines qui suivirent, l’expérience fut renouvelée plusieurs fois, vers Dieppe, Trouville et même Le Havre, d’où près de 400 Mantais purent profiter d’une promenade en mer à destinatio­n de Honfleur. En présence d’une demande pressante, la compagnie envisagea d’appliquer la formule pendant l’arrière-saison. C’est ainsi que le 9 novembre 1890, elle organisa un train rapide qui, partant de Mantes, emmena les voyageurs à Rouen pour la Foire Saint-Romain.

Pendant des années, les trains de plaisir permirent à toute une population sans grands moyens de connaître les sensations de la mer et de s’offrir du bon temps à moindre prix, et ce, jusqu’à l’époque des congés payés. On ne parlait pas encore de la civilisati­on des loisirs mais elle était déjà en marche…

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