Le Courrier de Mantes

Matin comme le bon vin

Le sociétaire du Full Kick de Flins-sur-Seine a remporté en début de mois le titre de champion d’Europe amateurs en Pologne. Il conclut une année riche en émotions.

- R.B.

À 40 ans, Jérôme Matin a-t-il voulu montrer qu’il était encore jeune ? Quoi qu’il en soit, c’est à cet âge et pour sa dernière année en tant que senior - il va passer master la saison prochaine - que le combattant a ramené le plus de médailles et de titres avec, déjà, de l’or et de l’argent en Italie il y a deux mois lors des mondiaux amateurs WTKA puis cette couronne continenta­le décrochée à Varsovie.

« Paradoxale­ment, c’était la seule ceinture qui me manquait puisque j’avais déjà été sacré au niveau mondial, raconte Jérôme Matin. D’ailleurs, en terme de niveau, je dirai qu’il n’y a pas de grande différence entre l’Europe et le monde. »

Même s’il est un spécialist­e du full-contact, c’est en kickboxing light contact que Matin a conquis l’or : « Cela me tenait à coeur, d’autant plus que la compétitio­n se déroulait en Pologne », un pays avec qui l’équipe de France est souvent en concurrenc­e pour les médailles.

Pour obtenir son sacre, le quarantena­ire a misé sur son expérience : « J’ai dû enchaîner les combats. Alors, face à des jeunes que je savais plus puissants que moi, j’ai fait ce que je devais faire, à savoir les toucher et tourner pour éviter leurs coups tandis qu’eux ont perdu leur énergie à vouloir me faire mal. »

C’est aussi grâce à une grosse préparatio­n physique que le champion a pu mener à terme son challenge : « Cela m’a demandé environ quatre mois de préparatio­n pour aborder les mondiaux en Italie, du coup je n’ai pas pris de vacances. Puis j’ai embrayé sur le championna­t d’Europe et je ne me suis donc pas vraiment reposé depuis six mois. Mais c’est aussi peut-être cela, le fait de sortir des mondiaux et d’avoir encore cette préparatio­n dans les jambes, qui m’a permis de gagner. »

Il associe aussi ses entraîneur­s et ses partenaire­s de club à son

succès : « Même si j’étais seul sur le ring, c’est comme si tout le monde était derrière moi. Il y a bien sûr mes deux entraîneur­s Jean-Pierre Connabel et Saïd Fates que je veux remercier, et évidemment Bernard Bazoge, qui lui me fait travailler le physique et m’assiste dans le coin. Cela fonctionne bien entre nous. C’est quelqu’un qui ne parle pas beaucoup mais qui a le mot juste. Il me connaît par coeur et sait quand j’ai un coup de fatigue. »

Même s’il termine sa carrière senior avec deux titres internatio­naux, Jérôme Matin reste un compétiteu­r et devrait poursuivre chez les masters. « J’adore cette adrénaline quand je monte sur le ring. Tant que je pourrais et que ma santé me le permettra, je continuera­i. »

« Je n’ai pas gagné seul » « Une anecdote que je garderai à vie »

Celui qui avait, dans sa prime jeunesse, été footballeu­r, et avait été déçu par ce milieu, souhaite également poursuivre pour véhiculer les valeurs du sport de

combat : « Avec le kick-boxing, j’ai pu voyager, me lancer des défis personnels, et j’ai aussi fait des rencontres et créé des liens avec des personnes de grande valeur. Le plus récent exemple, c’est lors de ma finale aux mondiaux fin octobre en Italie. Je boxais le Polonais Piotr Bak et, à l’issue des trois rounds, moi et mon coin pensions avoir gagné. Mais les juges en ont décidé autrement et ont voulu nous départager sur un round supplément­aire. Et là, Piotr Bak a dit : « Non, mon adversaire a gagné, c’est tout. » C’est une anecdote et une leçon que je garderais toute ma vie. »

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Jérôme Matin (troisième accroupi en partant de la gauche) et une partie des membres du Full Kick de Flins.

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