Police municipale : pourquoi un tel turnover ?
Contrairement à ce qu’écrivait le maire dans son bilan de mi-mandat, les effectifs de la police municipale n’ont pas été augmentés depuis qu’il a gagné la mairie. La faute à un turnover hors normes ?
Mantes-la-Ville
Dans son bilan de mi-mandat diffusé en octobre, le maire indiquait : « A ce jour, le service de police municipale de Mantesla-Ville compte 14 agents (4 agents de surveillance de la voie publique [ASVP], 6 agents de police municipale et 1 agent administratif). »
Il écrivait aussi : « La majorité municipale a fait le choix d’augmenter les effectifs. »
Fin 2017, le service comptait en réalité 3 ASVP, 6 agents de police et 1 agent administratif. Soit 10 agents en tout et pour tout. Sans compter qu’un policier compris dans cet effectif est sur le départ.
Selon les informations du Courrier, la police municipale fait l’objet d’un incessant turnover depuis la victoire du FN. 5 agents l’ont quittée rien qu’en 2016, et 4 encore en 2017.
En tout, ce sont 13 agents dont 9 policiers municipaux ont quitté le service depuis 2014. Dans le nombre figure l’ancien brigadier-chef Luc Bélier, un membre du Syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM), organisation favorable à
« l’armement généralisé » des policiers municipaux. Ce policier qui arrivait de Gonesse avait été recommandé au maire par le Front national. La collaboration s’est mal terminée, les méthodes plutôt musclées de Luc Bélier ayant finalement déplu à Cyril Nauth. Bélier a été limogé.
« Dans cette affaire, il faut reconnaître que Cyril Nauth a tranché dans le vif », admet un observateur de la vie municipale peu suspect de complaisance à l’égard du maire.
Au conseil municipal, l’élu d’opposition Eric Visintainer (groupe Mantes en Mouvement) pointe régulièrement le décalage entre le discours du maire et le tableau des effectifs réels soumis à délibération :
« Au départ, il avait annoncé qu’il y aurait 20 agents en fin de mandat. Ensuite il a dit 15, puis 12 »,
explique le conseiller municipal. L’élu d’opposition constate que
« la mairie ne parvient pas à garder ses policiers municipaux. Le milieu de la police municipale sait qu’il y a une mauvaise ambiance à Mantesla-Ville. Et puis travailler dans une ville FN, ce n’est pas leur truc ».
Le maire, lui, soutient n’avoir donné le chiffre de 20 agents, et le ratio d’un agent pour mille habitants, que comme un idéal, et pas comme un objectif pour ce mandat-ci. Au rythme actuel des démissions, l’objectif semble de toute façon hors de portée.
13 agents ont quitté le service depuis les municipales