Une souscription pour sauver le château
Le château d’Issou, vieux de sept siècles et abandonné depuis des décennies, tombe en ruine. La ville, propriétaire des lieux, va lancer une souscription pour le rénover.
Deux millions d’euros. C’est la somme que doit réunir la commune pour effectuer les travaux essentiels à la survie du château. Le bâtiment, érigé par un seigneur local au XIVe siècle, est abandonné depuis 1976, année où est décédée la dernière châtelaine d’Issou, madame Chaperon. La municipalité l’a racheté, avec ses dépendances et ses douze hectares de parc (classés par arrêté ministériel) en 1984, pour 450 000 francs.
Arrêté de péril depuis 2001
Depuis, elle ne l’a ni restauré, ni exploité. En 2001, le bâtiment, en ruine, a même été frappé d’un arrêté de péril, toujours en vigueur aujourd’hui. L’eau s’infiltre par la toiture, fragilisant toute la structure. Et les façades comptent de nombreuses fissures. Il devient donc urgent d’agir selon Patrick Perrault, maire-adjoint chargé du patrimoine.
« Il est essentiel de faire des travaux de maçonnerie, de charpente et de toiture pour sauvegarder le château », indique l’élu. « Il est délabré. C’est l’état d’usure habituel d’un bien inhabité depuis si longtemps, ajoute Vincent Farez, responsable des
services techniques d’Issou. Il y a un risque d’effondrement. Par endroits, le plafond s’affaisse. Il faudra étayer avant de commencer les travaux. »
Pour trouver les fonds nécessaires, la commune vient d’adhérer à la Fondation du patrimoine et va lancer une souscription publique, qui sera ouverte courant 2018. Elle compte aussi demander des subventions au Département, à la Région et à l’État et espère ainsi ne payer que 20 % de la note, le minimum légal.
Ce premier chantier en cache un second. Une fois la structure du château consolidée, il est prévu de rénover l’intérieur : 600m2 de surface répartis sur trois niveaux. Huisseries, sanitaires, électricité, décoration, mise aux normes, accessibilité aux personnes handicapées… La liste des travaux à effectuer est longue et pourrait s’avérer coûteuse à réaliser.
Patrick Perrault avance la somme de 3 millions d’euros.
« La châtelaine n’entretenait
pas beaucoup son bien. En plus, après son décès, les lieux ont été pillés », précise-t-il. Une fois l’endroit entièrement retapé, d’ici plusieurs années, l’élu envisage de le transformer
en lieu culturel. « Beaucoup d’associations sont installées dans la commune, indique-til. Il y a toujours du monde qui cherche des locaux pour exposer. »