Rent, un West Side Story dans le goût d’aujourd’hui
La location du spectacle produit et accueilli en résidence à la salle Jacques-Brel a si bien marché qu’il a fallu ajouter une représentation dimanche après-midi.
Avis d’expulsion ! Ce samedi soir, c’est placardé sur les murs de Jacques-Brel. Cela s’adresse aux occupants des bâtiments A d’East Village à New York City. On comprend que c’est pour l’ambiance, la mise en bouche du spectacle, Rent, une comédie musicale exceptionnelle à plus d’un titre : créée en 1996, elle est restée plus de dix ans à l’affiche à Broadway où elle a acquis ses lettres de noblesse d’un spectacle mythique, repris depuis un peu partout dans le monde, notamment à Londres. Et cette fois, elle a été revisitée et réinvestie par Gilles Le Moyn et 23 artistes amateurs et professionnels du Mantois, en résidence à la salle Jacques-Brel. Du beau travail !
Enlevé
La troupe se déplace bien sur la scène ; comédiens, chanteurs, musiciens sont convaincants, émouvants ; la mise en scène bien enlevée, les décors et costumes inventifs. Dès les premiers accords, le public est embarqué dans cette histoire, initialement adaptée de la Bohème de Puccini, qui rappelle aussi West Side Story : car il y est question d’amour dans le contexte d’aujourd’hui avec le sida, et donc cette expulsion de quartier qui fait se rencontrer de nombreux protagonistes avec leur énergie souvent du désespoir, leurs revendications et provocations. Joué/parlé en français, chanté en anglais, grâce au rythme nerveux, on suit plutôt bien ces tribulations new-yorkaises, tellement identiques à tant de quartiers partout dans le monde.
Les réservations ont vite affiché complet et la représentation de samedi soir s’est donnée à guichets fermés si bien qu’une seconde a été programmée, le dimanche après-midi.