A quand le remboursement du sport sur ordonnance ?
Depuis plusieurs années, les médecins peuvent prescrire le sport sur ordonnance. Dans le Mantois, une quinzaine de clubs proposent des sections sport-santé. Si la Sécu ne rembourse pas ces prescriptions, certaines mutuelles proposent des forfaits.
Francis vient récupérer sa mobilité après un accident vasculaire cérébral, Monique souffre d’une neuropathie musculaire et Sylvie souffre d’une épaule. Tous les trois sont unanimes : leur condition physique s’améliore grâce aux séances de karaté santé prodiguées par Frédéric Juge, éducateur au Karaté Club du Mantois.
Un plan national sport-santé
En 2012, Marisol Touraine et Valérie Fourneyron, respectivement ministre de la Santé et ministre du Sport sous François Hollande, présentaient un plan national sur le sport santé. Parmi les mesures déclinées, figurait le développement de la pratique physique et sportive pour les personnes présentant des pathologies chroniques non transmissibles, telles que le diabète, l’obésité, les maladies cardio-vasculaires ou bronchopulmonaires. Il s’agissait alors pour les médecins de pouvoir prescrire la pratique d’une activité, en complément des prescriptions habituelles. Plusieurs clubs ont alors proposé une offre adaptée, recensée et connue des professionnels médicaux.
Frédéric Juge, 4e dam de karaté, et kiné-ostéopathe à Mantes-la-Jolie a tout de suite incité le Karaté club du Mantois à s’engouffrer dans la brèche.
« Notre fédération est labellisée sport-santé. Dans le karaté santé, on travaille en douceur. Ici, on n’est pas dans le combat et loin de l’esprit de compétition. Sans cesse j’adapte mes cours pour les pratiquants car ce qui me semble simple est compliqué pour eux », explique Frédéric Juge. Ainsi, équilibre, coordination
motrice des bras et des jambes, souplesse, enchaînement lent de mouvements via les katas sont autant de mouvements réalisés durant l’heure et demie d’entraînement.
Des sportifs séduits
Et ça marche. Ces sportifs, âgés entre 40 et 75 ans sont séduits : « Je sens un réel
mieux dans la coordination de mes mouvements », explique Francis. Même chose pour Monique, victime de perte d’équilibre régulière. « Ma maladie m’empêche de me déplacer normalement. Je retrouve de la mobilité grâce à cet entraînement régulier », confie-telle. Tous louent également la convivialité du moment. « Les gens qui sont en dépression ou qui s’ennuient sont également les bienvenus. Le plaisir d’être ensemble est également important », précise Frédéric Juge.
Si le sport santé semble une solution saine à bien des maux, deux soucis majeurs demeurent : « D’abord, les médecins prescrivent peu. Ils ne sont pas encore suffisamment bien informés sur le sujet. Ensuite, il faut savoir que la sécurité sociale ne rembourse pas ces prescriptions », rappelle l’entraîneur de karaté. Il en est
pourtant persuadé, « ce n’est qu’une affaire de temps ». Déjà, certaines mutuelles proposent des forfaits annuels dont les montants de remboursements sont assez variables.
Dans le même temps, plusieurs villes proposent des programmes financés à leurs habitants. C’est le cas par exemple à Caen, Strasbourg, Boulognesur-Mer. Selon nos informations, Mantes-la-Jolie pourrait leur emboîter le pas et proposer une formule sport-santé d’ici le printemps prochain.