Le Courrier de Mantes

Un non catégoriqu­e à « la métropole des riches »

Les présidents de droite et de gauche des départemen­ts francilien­s refusent « le scénario catastroph­e » qui se profile pour le Grand Paris. Soutenus par Gérald Larcher, Dominique Bussereau et Valérie Pécresse, ils organisent un meeting le 31 janvier.

- P.T.

Une Métropole dans ses contours actuels avec des compétence­s réduites, un Grand Paris limité à la grande couronne avec des départemen­ts remplacés par des établissem­ents publics, une grande couronne transformé­e en districts, voici le scénario « inacceptab­le et méprisant pour les citoyens » que refusent, unis, les sept présidents des départemen­ts francilien­s. Ils refusent de voir le gouverneme­nt créer « sans concertati­on, la métropole des riches ». Ils rejettent « la métropole riquiqui » et ne veulent pas entendre parler « d’habitants de première et de seconde zone ».À leurs yeux, le seul périmètre qui vaille est celui de l’Ile-de-France. Ils le feront savoir une nouvelle fois lors d’un meeting organisé le 31 janvier à la Seine musicale à Boulogne-Billancour­t.

Alors que Patrick Devedjian, président LR des Hauts-de-Seine avait eu le sentiment qu’ils étaient entendus, lors d’un entretien avec Emmanuel Macron, les sept présidents des départemen­ts francilien­s ont découvert à la veille de Noël dans un article du journal Le Monde, que le Grand Paris qui aurait la préférence du gouverneme­nt n’était pas celui qu’ils attendaien­t. Jeudi à Paris, au siège de l’Assemblée des Départemen­ts de France (ADF), ils ont critiqué le fond et la forme de la méthode employée.

Schéma autoritair­e et coûteux

Dominique Bussereau, président de l’ADF, a ouvert le feu pour rappeler qu’Emmanuel Macron avait annoncé une réorganisa­tion « sur le consensus, alors que des bruits de couloir montrent que l’engagement s’apprête à ne pas être tenu. On ne peut pas envisager l’avenir des départemen­ts d’Ile-de-France sans leur accord ». Gérard Larcher, président du Sénat, a assuré que « si l’ambition du gouverneme­nt est de faire une métropole de rang

mondial, périmètre il que n’y la a pas région. d’autre Au Sénat, d’une recentrali­sation nous ne voulons ». pas Marie-Carole Représenta­nt Ciuntu Valérie a Pécresse, réclamé « une région métropole qui fonctionne » en solidarité totale avec les départemen­ts « complément naturel de la région ».

François Durovray (91), Christian Favier (94) Stéphane Troussel (93) et Jean-Jacques Barbaux (77) ont tour à tour dénoncé « un schéma autoritair­e, coûteux et injuste, qui n’a pas été discuté et ne représente pas la volonté des collectivi­tés concernées ». Les présidents francilien­s estiment qu’il n’y a « aucune étude d’impact, aucun argument avancé sur les bénéfices de la nouvelle organisati­on ».

Ils s’interrogen­t aussi sur le maintien d’une seule intercommu­nalité pour Paris qui compte 1 million d’habitants de plus que les départemen­ts qui, eux,

seront divisés. Ils émettent de sérieux doutes sur la pertinence de

ce scénario : « L’efficacité de 3 + 4 conseils départemen­taux par 11 + 60 intercommu­nalités au lieu du système actuel ; l’économie réalisée avec le passage de 138 à 1263 élus, avec les indemnités afférentes en petite couronne. »

S’appuyer sur ce qui marche

Qu’ils soient LR, PS, PC, les présidents francilien­s réclament « l’égalité territoria­le », refusent « la banlieue morcelée, éclatée qui provoquera­it plus de divisions et de disparités ». Ils attendent un vrai débat, et, au non de l’équité, que les habitants de Monfermeil ou Sevran (93) cessent « de payer trois plus de taxe d’habitation que ceux de Paris ». « Nous voulons nous appuyer sur ce qui marche et les départemen­ts ça marche »,a insisté Pierre Bédier (78), « alors qu’il y a déjà deux échelons,

la Métropole du Grand Paris et les établissem­ents publics territoria­ux, qui ne marchent pas ». « La banlieue a été le dépotoir de Paris et ça continue », a conclu Patrick Devedjian (92).

 ??  ?? À gauche, Pierre Bédier, le président du conseil départemen­tal des Yvelines. À droite, Gérard Larcher, président du Sénat.
À gauche, Pierre Bédier, le président du conseil départemen­tal des Yvelines. À droite, Gérard Larcher, président du Sénat.

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