La complexité du problème kurde évoquée à l’UPM
Problème très complexe que celui de la question kurde. Trois séances auront été nécessaires, dans le cadre de l’Université populaire du Mantois (UPM), pour tenter d’éclairer le public sur cette question. À la manoeuvre, Olivier Grojean, maître de conférences en sciences politiques à l’Université Paris I (Panthéon-Sorbonne). Au cours des deux premières séances, le conférencier s’était attaché à faire l’historique de la question kurde ainsi qu’à évoquer la place des femmes dans les luttes kurdes.
« Identités plurielles et mouvantes »
Sur l’histoire, rappelons qu’après la fin de la Première Guerre mondiale, le Traité de Sèvres (1920) prévoyait la constitution d’un état kurde indépendant. Mais le traité a été rendu caduc à Lausanne en 1923. En effet, les puissances alliées accordèrent l’annexion de la majeure partie du Kurdistan au nouvel État Turc, le reste étant réparti entre l’Iran, l’Irak et la Syrie. Dès lors, l’existence du peuple kurde fut nié (purification ethnique) par la Turquie, et sa langue interdite.
Vendredi soir, au Pavillon Duhamel, Olivier Grojean s’est plutôt intéressé à des concepts de sociologie politique à partir du problème kurde ainsi qu’aux Kurdes dans le conflit syrien.
« Qu’est-ce qu’être kurde aujourd’hui ? »
Cette question appelle des réponses différentes dans la mesure où il n’existe pas une identité kurde mais
« des identités plurielles et mouvantes ».
Certains Kurdes en effet continuent de réclamer un État alors que d’autres, en Syrie par exemple, préfèrent rester maîtres chez eux. Les mêmes divergences sont apparues lors de la guerre Iran-Irak (1980-1988), les Kurdes d’Iran ont soutenu l’Irak et les Kurdes d’Irak ont soutenu l’Iran !
On l’aura compris, une des problématiques essentielle de toutes ces régions où vivent des Kurdes est celle des « hiérarchies identitaires » qui génèrent toute cette complexité sociologique analysée vendredi par Olivier Grojean.