Sente Marabout : des nouvelles maisons dans une rue trop étroite
Imbroglio autour de l’aménagement d’une route à Guitrancourt. Des maisons sont en construction au bord d’une sente étroite, qui devait être aménagée, pour faciliter le passage des véhicules. Finalement, ça ne se fera pas.
La paisible sente Marabout va-t-elle connaître des problèmes de circulation routière dignes des grands centres urbains ? C’est la principale inquiétude des deux foyers situés sur cette petite voie qui mesure entre 2,48 et 3,20 mètres de largeur, où deux voitures ne peuvent pas se croiser. Quatre maisons vont sortir de terre sur des terrains adjacents, trois sont déjà en chantier. Le trafic automobile pourrait être multiplié par quatre, au minimum. Mais quid des accès, alors qu’actuellement il est déjà difficile de manoeuvrer ? Selon José Gomes et la famille Richard, riverains historiques, rien n’a été prévu. Ils viennent d’écrire au préfet pour l’alerter de la situation.
Un terrain pour agrandir la voie ?
Pourtant, le projet ne date pas d’hier. Le permis d’aménager, délivré par la mairie, remonte à mars 2014. Entre-temps, la mairie, puis le Grand Paris Seine et Oise (GPS&O), ont tenté de négocier avec José Gomes de quoi élargir la voirie. En effet, ce riverain est propriétaire d’une parcelle, séparée de sa maison par la sente. Elle pourrait servir à élargir la voie.
Mais les tractations, qui durent maintenant depuis plusieurs années, n’ont jamais abouti.
« Je voulais bien leur céder mon terrain contre une partie de la sente, le long de ma maison. Ils étaient d’accord sur le principe. Je leur ai proposé plusieurs tracés qui ont été refusés,
Dans mes derniers échanges avec la communauté urbaine, je passais de 180m2 à 55m2, sans contrepartie financière au départ, puis ça a été 15 euros du m2, 30… Ils sont montés jusqu’à 60 euros, pour finalement ne rien signer. »
l’intéressé. explique Mécontent de la situation, José Gomes s’est engagé dans un bras de fer. Son terrain, si convoité, n’étant pas délimité, les véhicules de chantier mordaient dessus pour accéder aux maisons en construction.
« J’y ai garé une remorque, puis je l’ai clôturé, pour que personne n’y passe »,
confie-t-il. Résultat : les travaux ont été bloqués « pendant trois mois », selon GPS&O, qui suit le dossier de près.
« Ce retard engendre des frais pour les acquéreurs. Ça coûte 30 000 euros à l’une d’elle,
affirme un interlocuteur à la communauté urbaine.
Nous avons dû autoriser l’accès au chantier par l’autre côté de la sente pour qu’il puisse reprendre. »
Si l’accès à leur demeure n’est pas conforme à ce qu’on leur a vendu, les acquéreurs des futures maisons pourraient également se sentir lésés. Car le permis d’aménager initial prévoyait une voirie bien plus large, comprenant le morceau de terrain de M. Gomes.
« Il a été validé par le centre interdépartemental de gestion (CIG), nous n’avons par de service urbanisme dans notre petite mairie,
se défend Patrick Dauge, le maire.
Au moment de l’instruction, Monsieur Gomes avait donné son accord pour vendre son terrain, c’est pour ça que le dossier a été accepté. Je ne comprends pas pourquoi il refuse aujourd’hui. »
Le couple Richard et José Gomes, qui ont pris un avocat, l’assurent : ils ne sont « pas opposés » à de nouvelles constructions dans leur rue. Mais ils ne veulent pas perdre en confort de vie. «
Ce permis n’aurait jamais dû être délivré sans avoir l’assurance que la route serait assez large, déplore Laurent Richard. Nos maisons vont être dévaluées de 40 % à cause de ce problème d’accès. » « On n’aura plus de place pour stationner, puis on devra reculer pour laisser passer des voitures pour aller et venir chez nous ? C’est hors de question », tempête sa femme,
Estelle.
Alors que les occupants des nouvelles maisons doivent poser leurs valises à la fin de l’été, fini les tractations avec M. Gomes pour élargir la voie ! GPS&O compte désormais s’adapter aux dimensions de la sente. La communauté urbaine prévoit juste de la goudronner et d’y aménager des trottoirs. Une solution de fortune qui risque de ne pas convenir aux habitants, actuels comme futurs.