Baptême du feu pour Pénicaud et El Hahi
À l’issue des interrégionaux de cross-country de Cergy-Pontoise il y a dix jours, on connaît les qualifiés pour les championnats de France du 11 mars à Plouay (Morbihan).
Le bilan est positif pour les athlètes du Mantois qui se déplaceront à neuf athlètes. Parmi eux, deux sociétaires du CA Mantes-la-Ville, néophytes à ce niveau de la compétition, feront leurs premières armes. Le cadet Pierre Pénicaud et le senior Abdelali El Hahi seront du voyage, avec quelques appréhensions mais également le frisson de se frotter au gratin français.
Pour le plus jeune, né en mars 2002 à Meulan, c’est un peu le couronnement d’une saison
réussie : « Je rêvais d’accéder à ce niveau, mais je savais que les embûches seraient multiples. Je suis venu à l’athlétisme par le biais d’une saison à l’OYA, après avoir commencé par le tennis, où seul courir après les balles me réussissait ! Ma saison à l’OYA à 12 ans m’a permis de goûter à toutes les disciplines de l’athlé. Mes tentatives sur les lancers et concours de saut ne m’emballaient pas. C’est la course à pied qui me plaisait, surtout le demi-fond et le cross-country. Pour diverses raisons, j’ai opté pour les couleurs du CAMV la saison suivante. L’apprentissage a été laborieux en minimes, même s’il y a eu des pointes de satisfaction. »
La 2e année dans cette catégorie, Pierre Pénicaud progresse bien qu’il fasse toujours partie du ventre mou du peloton : « Mes résultats m’ont encouragé à persévérer. » Dans le top 10 aux départementaux, 33e aux régionaux et 28e aux LIFA, pour sa première année de
cadet, son ambition s’affirme et il pense à la qualification pour le
championnat de France : « Lors des derniers championnats des Yvelines, à Sartrouville, je n’étais pas loin de la tête et ma 6e place me convenait parfaitement. Aux régionaux de Draveil (18e), je suis finalement passé sans émotions. Il me fallait faire plus à CergyPontoise, le dernier obstacle avant Plouay. Tout au long du circuit, je n’ai pensé qu’à ce billet pour la Bretagne. Je me suis transcendé en fin de parcours pour arracher mes premiers championnats de
France. Bien sûr, je ne me fais pas d’illusion. Le podium est loin pour moi, mais je m’élancerais comme dans le Val D’Oise pour donner le meilleur de moi-même et me prouver que ma présence parmi l’élite n’est pas due au hasard. En 2019, je serais 2e année cadet. Je serais un peu plus mûr pour aborder les compétitions et bien entendu grimper dans la hiérarchie. »
19 ans d’attente
La patience a fini par payer à la section athlétisme du CAMV. Depuis 1999 et Tewfik Romdhane,
aucun senior homme, n’avait été sélectionné pour les championnats de France de cross-country. Cette saison, la disette a pris fin avec Abdelali El Hahi, le petit nouveau qui monte et qui, malgré ses quatre mois d’entraînement sous le maillot jaune et noir, semble promis à un bel avenir. Son entraîneur Jean-Luc Vitard mise en tout cas sur lui : « Quand il est arrivé au stade, sans une once de kilométrage dans les jambes, avec son copain Lahcen Elaarj, je ne m’imaginais pas la vitesse de progression de ce natif d’Agadir (Maroc). On se retrouve du coup avec deux éléments qui peuvent devenir moteurs pour notre groupe. Dommage que Lahcen soit blessé, il aurait dû être du voyage également en Bretagne. » Concernant Abdelali, il a littéralement « brûlé les étapes. À son arrivée, il avait du mal à suivre nos seniors. Au fil des entraînements, ses chronos se réduisaient à chaque tour de piste. Sa première apparition en compétition à La Butte Verte, s’est soldée par une 6e place au scratch. À Évreux (16e), aux Yvelines (18e), aux régionaux (28e) et aux interrégionaux de CergyPontoise (36e), au-delà de sa qualification pour Plouay, il s’est classé 9e Yvelinois. C’est un battant qui va de l’avant et ne se pose pas de questions
sur la tactique à employer. » Un enthousiasme qui se doit toutefois d’être canalisé : « Je vais lui expliquer cela dorénavant pour le calmer un peu. C’est un touche-à-tout qui réussit dans tous les domaines. En continuant à ce rythme, je pense qu’il est susceptible de courir le 10 000 m en moins de 31 minutes. Pour l’instant il vaut 32. Sa tactique pour Plouay, lui seul saura comment la gérer. »
Abdelali El Hali, à la morphologie élancée, ne craint pas l’opposition du jour J : « Je ferais comme d’habitude, je m’élancerais sans trop de repères, d’autant que je ne connais personne. Je vais courir au feeling et sans stress pour apprendre. Bien entendu, je ferais le maximum pour obtenir le meilleur classement possible dans une compétition où chaque place est âprement convoitée jusqu’à la ligne d’arrivée. Je n’ai pas d’objectif, je pars dans l’inconnu. »
Ce perfectionniste devrait s’aligner, après Plouay, aux Foulées d’Aubergenville en mars avec comme d’habitude une adversité de premier ordre. Ses derniers chronos (9’ 45’’ au 3 000m) au stade Aimé-Bergeal de Mantes-la-Ville, prouvent sa montée en puissance. Le verdict du 11 mars dévoilera si ce néomantevillois fera bientôt partie des fers de lance du CAMV.
« Je rêvais d’accéder à ce niveau »