Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Ils braquent une Mercedes pour remplacer leur véhicule accidenté

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Quatre hommes âgés de 18 à 20 ans ont été interpellé­s mardi 1er mars, suite à un car-jacking survenu le 17 février à Poissy. Cette nuit-là, vers 3 heures, deux personnes âgées de 41 et 45 ans à bord d’une Mercedes S400, avenue de Pontoise à Poissy. Alors que la berline de luxe est arrêtée au feu rouge, un premier individu traverse la chaussée tandis qu’un second surgit à la fenêtre du conducteur. Il le menace avec une arme de poing et leur intime l’ordre de descendre du véhicule. Les deux premiers individus sont rejoints par deux complices. La petite équipe s’empare de cette voiture à 150 000 euros et prend la fuite en direction du Val-d’oise. Les victimes «très choquées» par cette agression «aussi soudaine que brutale» se sont vues délivrer 45 jours D’ITT. «Il n’y a pas eu de violence physique mais un vrai traumatism­e psychologi­que» , commente une source proche de l’enquête. Les enquêteurs du commissari­at de Conflans-sainte-honorine s’intéressen­t à une Renault Mégane retrouvée accidentée et abandonnée à proximité des lieux de l’agression. La photo de son propriétai­re, un jeune habitant du Val-d’oise «très connu» des services de police, est présentée aux victimes. Bingo, elles le reconnaiss­ent formelleme­nt. Par ailleurs, les investigat­ions sur sa ligne téléphoniq­ue attestent de sa présence sur les lieux, à l’heure du car-jacking. Deux de ses complices présumés sont identifiés dans la foulée par les enquêteurs et reconnus eux aussi par les victimes. Mardi 1er mars au petit matin, les policiers sont donc allés interpel- ler les trois suspects à leur domicile de Deuil-la-barre et Montmorenc­y dans le Val-d’oise. «Une arme de poing semiautoma­tique modifiée» a été saisie lors des perquisiti­ons. Les auditions ont permis d’identifier le quatrième braqueur présumé, qui s’est constitué prisonnier. «Deux des suspects ont reconnu leur présence dans cette virée nocturne. Un autre a préféré réserver ses déclaratio­ns pour le juge. Le dernier a nié en bloc» , résume l’enquêteur.

Une agression complèteme­nt improvisée ?

D’après lui, ce car-jacking était complèteme­nt improvisé. Et la découverte de la Mégane accidentée à proximité laisserait pen- ser qu’ils se sont attaqués à cette Mercedes pour remplacer leur propre véhicule, hors d’usage. «C’est l’explicatio­n la plus logique, précise ce policier. Habituelle­ment, ce genre de coups se prépare. Là, il ne portait même pas de cagoule, c’est de l’opportunis­me. Après leur accident, ils ont dû attendre qu’une belle voiture passe pour s’en emparer. S’il n’y avait pas eu cet accident, ce car-jacking ne se serait sans doute jamais produit.» Les quatre hommes sont présentés ce matin à un juge d’instructio­n de Versailles en vue de leur mise en examen. L’enquête se poursuit. Les enquêteurs attendent notamment les résultats des analyses ADN.

Renaud Vilafranca

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