Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Une pub pour une salle de sport met le feu aux poudres
La salle de sport Aloha Fitness croule sous un déluge de critique. Accusé de « Sexiste » et de « grossophobe », la publicité qui figure sur les abris de bus dans Sartrouville ne passe pas. La responsable se défend.
C’était une publicité censée rabibocher les femmes un peu fortes avec le sport. C’est semble-t-il raté. Sur les abribus de Sartrouville, on voit une femme à l’embonpoint certain courir sur un tapis roulant avec cette pensée : « Pfff, perdre du poids ça devrait être comme perdre sa virginité ; une fois que tu l’as perdue c’est fini, tu ne le récupères pas ! »
La salle de sport Aloha Fitness située rue Léon-jouhaux à Sartrouville à l’origine de cette publicité ne pensait pas se retrouver sous le feu des critiques, voire des insultes de la part des internautes furieux.
« Depuis mardi des personnes m’insultent, insultent mon personnel. C’est inacceptable, explique Isabel Hocquemiller qui tient la salle. 95% des personnes qui viennent nous voir, disent vouloir perdre du poids. Cette publicité, c’est une caricature. Je me retrouve au centre de critiques qui m’accusent d’être sexiste et grossophobe. Moi, j’ai un mari obèse et un nez de cochon. Je suis visée par tout un tas de personnes qui sont menaçantes. »
Sur les réseaux sociaux, les internautes se déchaînent : « Je crois qu’on bat des records en matière de sexisme et grossophobie, s’indigne Vincent L. Et ne venez pas me dire que c’est de l’humour. (Si vous ne comprenez pas en quoi cela est sexiste, remettez-vous en question et si vous ne comprenez pas le terme « grossophobie », Google est votre ami.) (…) »
L’épreuve du maillot
Sur la page Fb L’utoptimiste la réaction très longue est vive : « Mais sur l’affiche, évidemment, c’est une femme. Parce que bon, on est au mois de juin et c’est bientôt « l’épreuve du maillot ». De plus, elle est grosse, mais on a bien pris soin de lui marquer la taille et lui faire de fines jambes : on entretient le terrible mythe qui voudrait qu’en chaque grosse soit enfermée une mince qui ne demande qu’à sortir. C’est mensonger et dangereux de promouvoir ça… »
«Étant «grosse» je dois arrêter de me mentir à moimême ! Heureusement que vous êtes là pour me dire que ce n’est pas une maladie mais une simple flemme de ma part.»
«Pub sexiste et irrespectueuse des femmes en général comme des femmes en surpoids. L’allusion à la virginité est déplacée et odieuse.»
Même la ministre des Familles, de l’enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol,
« J’ai un mari obèse et un nez de cochon »
réagit dans un tweet piquant : « Vulgaire, sexiste, insultante ou comment cocher quasiment toutes les cases. »
« Je ne vais pas retirer ma publicité, ajoute Isabel. Chaque affichage est chassé par une autre publicité. Elle peut rester jusqu’à quinze jours sur les panneaux. »