Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Une pub pour une salle de sport met le feu aux poudres

- Michel Seimando

La salle de sport Aloha Fitness croule sous un déluge de critique. Accusé de « Sexiste » et de « grossophob­e », la publicité qui figure sur les abris de bus dans Sartrouvil­le ne passe pas. La responsabl­e se défend.

C’était une publicité censée rabibocher les femmes un peu fortes avec le sport. C’est semble-t-il raté. Sur les abribus de Sartrouvil­le, on voit une femme à l’embonpoint certain courir sur un tapis roulant avec cette pensée : « Pfff, perdre du poids ça devrait être comme perdre sa virginité ; une fois que tu l’as perdue c’est fini, tu ne le récupères pas ! »

La salle de sport Aloha Fitness située rue Léon-jouhaux à Sartrouvil­le à l’origine de cette publicité ne pensait pas se retrouver sous le feu des critiques, voire des insultes de la part des internaute­s furieux.

« Depuis mardi des personnes m’insultent, insultent mon personnel. C’est inacceptab­le, explique Isabel Hocquemill­er qui tient la salle. 95% des personnes qui viennent nous voir, disent vouloir perdre du poids. Cette publicité, c’est une caricature. Je me retrouve au centre de critiques qui m’accusent d’être sexiste et grossophob­e. Moi, j’ai un mari obèse et un nez de cochon. Je suis visée par tout un tas de personnes qui sont menaçantes. »

Sur les réseaux sociaux, les internaute­s se déchaînent : « Je crois qu’on bat des records en matière de sexisme et grossophob­ie, s’indigne Vincent L. Et ne venez pas me dire que c’est de l’humour. (Si vous ne comprenez pas en quoi cela est sexiste, remettez-vous en question et si vous ne comprenez pas le terme « grossophob­ie », Google est votre ami.) (…) »

L’épreuve du maillot

Sur la page Fb L’utoptimist­e la réaction très longue est vive : « Mais sur l’affiche, évidemment, c’est une femme. Parce que bon, on est au mois de juin et c’est bientôt « l’épreuve du maillot ». De plus, elle est grosse, mais on a bien pris soin de lui marquer la taille et lui faire de fines jambes : on entretient le terrible mythe qui voudrait qu’en chaque grosse soit enfermée une mince qui ne demande qu’à sortir. C’est mensonger et dangereux de promouvoir ça… »

«Étant «grosse» je dois arrêter de me mentir à moimême ! Heureuseme­nt que vous êtes là pour me dire que ce n’est pas une maladie mais une simple flemme de ma part.»

«Pub sexiste et irrespectu­euse des femmes en général comme des femmes en surpoids. L’allusion à la virginité est déplacée et odieuse.»

Même la ministre des Familles, de l’enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol,

« J’ai un mari obèse et un nez de cochon »

réagit dans un tweet piquant : « Vulgaire, sexiste, insultante ou comment cocher quasiment toutes les cases. »

« Je ne vais pas retirer ma publicité, ajoute Isabel. Chaque affichage est chassé par une autre publicité. Elle peut rester jusqu’à quinze jours sur les panneaux. »

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