Le Courrier des Yvelines (Poissy)

De Seattle à Chatou, itinéraire d’un espoir du vélo

- Fabien Dézé

Il y a dix jours, Guy Le Monnier de Gouville était le seul Yvelinois au départ du championna­t régional junior. Au terme d’une course difficile à Arronville (95), le jeune Catovien de 16 ans a décroché une prometteus­e 9e place. Peut-être pas un exploit mais une sacrée performanc­e quand même pour un junior 1 qui a commencé le vélo il y a tout juste un an et qui disputait seulement sa deuxième course au niveau régional. D’autant plus que la semaine précédente, il avait déjà terminé 8e de la course en ligne Villepreux-gambais avec, en prime, le titre de meilleur grimpeur de l’épreuve. « Terminer 8e de ma première course au niveau régional, c’est plutôt pas mal, reconnaît Guy de Gouville. Je suis d’autant plus satisfait d’avoir fini meilleur grimpeur de l’épreuve car les côtes, c’est mon truc. »

Cinq ans aux états-unis

Au sein d’un peloton yvelinois assez maigrichon et en manque de résultats, Guy de Gouville est une belle promesse. Mais le jeune coureur du Team Chatou n’a pas été formé dans le départemen­t puisqu’il vient de passer cinq ans aux États-unis. « Mon père travaillai­t sur les moteurs du Boeing 737 MAX, explique Guy de Gouville. Il avait un contrat de cinq ans. De mon côté, je suis allé au collège et au lycée à Seattle, une ville que j’ai beaucoup aimée. C’est là-bas que j’ai débuté le cyclisme en avril 2015. Au début, je me rendais à vélo au lycée puis j’ai commencé à faire des sorties de plus en plus longues. »

Faisant partie d’un grand club de cyclotouri­sme, le coureur né dans l’essonne décide de tenter sa chance en compétitio­n. « J’ai participé à six courses aux États-unis, à chaque fois sur le même circuit, un critérium à Seattle. Et j’ai gagné à deux reprises même si j’admets que le niveau n’était pas exceptionn­el. » À son retour en France, c’est naturellem­ent qu’il décide de poursuivre le vélo. « J’ai choisi de m’inscrire à Chatou car on m’a dit que l’ambiance au club était bonne et les entraîneme­nts se déroulent près de chez moi (il habite Fourqueux, N.D.L.R.).»

Les résultats suivent rapidement avec une première victoire dans une course départemen­tale à Bernes-sur-oise, le lundi de Pentecôte. « J’étais dans une échappée avec deux autres coureurs et j’ai gagné au sprint. Cet hiver, je me suis beaucoup entraîné, je voulais mettre toutes les chances de mon côté. J’aimerais désormais gagner une course au niveau régional d’ici la fin de la saison. Si une opportunit­é se présente, je ne vais pas la laisser passer. »

Vu son jeune âge, Guy de Gouville a encore le temps pour briller au plus haut niveau. Et, s’il ne fait pas une croix sur une carrière profession­nelle, les études restent sa priorité. « Je vais passer le bac dans quelques jours avec un an d’avance, rappellet-il. Puis après, je vais faire des études d’ingénieur dans le domaine de l’urbanisme. Mais pas question d’arrêter le vélo pour autant. » Reste à trouver la bonne formule pour concilier les deux du mieux possible.

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