Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Panorama de la musique celtique avec Bogha

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Harpes, violon, whistle irlandais et voix aérienne… Bogha réunit les ingrédient­s pour ravir les amoureux de musique celtique. Le groupe sera en concert à Andrésy, ce 10 juin. Entretien avec l’un des membres, Chris Dawson.

Bogha est un mot irlandais. Quelle est sa significat­ion : arc, archet, cercle, halo ? Pourquoi ce nom ?

D’abord, nous avons choisi le nom Bogha car l’arc est à l’origine de nombre d’instrument­s de musique. Par exemple, la harpe ou l’archet du violon, bien sûr. Deux instrument­s que nous utilisons au sein de notre groupe. Et depuis mon enfance, je pratique le tir à l’arc. C’est une passion et un loisir. Depuis que je suis adolescent, je me suis spécialisé dans les arcs dits « longbows » d’époque médiévale, voire plus ancienne. Ce sont des arcs fabriqués avec du bois d’if. Avec les autres membres du groupe, nous avons choisi ce nom irlandais bogha, que l’on prononce boa, d’autant plus que nous jouons principale­ment de la musique irlandaise.

Le groupe est relativeme­nt récent (2014). Je crois qu’il a été formé lors du festival intercelti­que de Lorient. Est-ce là que vous vous êtes rencontrés tous les trois ?

Avec Dimitri Boekhoom, nous faisions déjà des concerts en duo et je jouais également avec Ciara Brennan également en duo, dans un autre groupe. Il était donc naturel de se retrouver tous les trois pour former Bogha. Ce que nous avons fait spécialeme­nt dans le cadre de deux concerts en 2014 au festival intercelti­que de Lorient qui mettait l’irlande à l’honneur, cette année-là. Cela a très bien fonctionné et nous avons décidé de continuer à jouer ensemble.

Comment décririez-vous votre amour de la musique celtique ?

C’est différent pour chacun d’entre nous. Par exemple, Ciara baigne depuis toujours dans le formidable héritage musical des familles Rowsome et Brennan. Elle a remporté tous les concours de violon, de chants solistes et aussi de « lilting », un style très particulie­r de rythmique vocale utilisée dans les chants traditionn­els et qui est habituelle­ment interprété à l’aide d’un instrument de musique.

Dimitri a un tout autre parcours : il est Néerlandai­s et passionné par la musique celtique. Autodidact­e, il utilise depuis 1998 les ongles comme les «harpeurs» irlandais, écossais et gallois médiévaux, notamment sur des cordes en métal. Cette technique rare, à la fois ancienne et traditionn­elle, lui a fait changer radicaleme­nt sa façon de jouer jeu. il adopte désormais un style plus léger, rapide et ornementé. Passionné également par l’histoire et les langues celtiques, il a aussi un PHD d’études celtiques. Il a enseigné la civilisati­on celtique et la langue bretonne à l’université de Rennes et il est aussi titulaire d’une thèse internatio­nale sur le bestiaire celtique au Moyen Âge.

Et vous ?

J’ai grandi en jouant de nombreux instrument­s différents mais je suis toujours revenu au tin whistle que j’avais enfant. J’ai toujours été un grand fan de toutes les musiques traditionn­elles d’irlande et de Bretagne. Plus tard, j’ai appris à jouer de la flûte traversièr­e et d’autres instrument­s. J’ai également découvert les musiques traditionn­elles du nord ouest de l’angleterre, qui sont moins connues mais partagent de nombreuses similitude­s avec la musique irlandaise, tout comme d’ailleurs, la musique d’écosse et du nord-est de l’angleterre.

La musique irlandaise est celle à laquelle on pense immédiatem­ent lorsqu’on parle de musique celtique. Est-ce la plus grande partie de votre répertoire ?

Oui, c’est ce que nous jouons principale­ment, mais pas uniquement. Par exemple, nous interpréto­ns des airs du nord ouest de l’angleterre, d’écosse, des morceaux médiévaux ou de la Renaissanc­e, ainsi que nos propres compositio­ns. Le programme est très diversifié et c’est ce que nous proposeron­s au public d’andrésy. Pour le concert d’andrésy, nous serons d’ailleurs accompagné­s de Dominique Chanteloup, percussion­niste de Keltiac, un groupe de huit musiciens avec des danseurs irlandais. Êtes-vous familier avec Andrésy et les Yvelines ?

Ce sera la première fois que nous jouerons dans les Yvelines. Nous sommes heureux de découvrir cette région avec le groupe.

Quels sont vos projets pour cet été ?

Nous apportons la touche finale à notre premier album qui sortira cet été. Nous avons été de nouveau invités à jouer au festival intercelti­que de Lorient (qui se déroulera du 5 au 14 août, N.D.L.R.). Nous jouerons également dans différents festivals en France et nous serons, cet été, en tournée en France et dans le nord de l’espagne. Tous les trois nous jouons régulièrem­ent avec Keltiac. Enfin, nous nous produirons en concert dans des lieux historique­s (églises, châteaux, etc.) en acoustique.

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