Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Cent trente deux écoliers ont chanté la Grande Guerre
Cent trente deux écoliers ont participé à un spectacle sur la Grande Guerre écrit par Sophie Jolis, la directrice du conservatoire.
Pas moins de trois représentations de « la Grande Guerre en chansons » ont été organisées à la salle des fêtes. Les élèves ont enchanté le public avec ce spectacle qui a aussi fait l’objet d’un disque.
« Le maire Laurence Bernard a voulu que la commémoration du Centenaire de 14-18 soit un moment fort de la ville. Jusqu’en 2018 de nombreux événements sont programmés autour de cet anniversaire », explique Sophie Jolis. La musicienne était déjà à l’origine d’un spectacle de chansons de 14-18 présenté au conservatoire en 2015. Elle a songé ensuite à en écrire un autre pour les enfants. En novembre dernier, la directrice du conservatoire est passée dans les classes de CM2 des écoles alpicoises afin d’apprendre des chansons aux enfants.
Sophie Jolis a décidé d’intervenir sur scène entre les morceaux avec l’accordéoniste Gérald Elliott, interprétant notamment le célèbre « Petit bal perdu » chanté par Bourvil. « Je ne voulais pas que ce soit juste un enchaînement de différents titres. J’aime bien avoir un fil conducteur et que le spectacle soit habillé. J’ai donc ajouté des chansons pour faire le lien entre les morceaux sur lesquels chantent les enfants. »
Cinq classes de CM2 ont participé à cette aventure musicale unique. Des élèves de CM1 ont aussi pris part à l’expérience, une des classes étant à double niveau.
« Je suis allée une première fois dans les écoles en novembre puis je suis intervenue régulièrement dans les classes. Les élèves ont ensuite répété avec leur enseignant. »
Les jeunes chanteurs ont enregistré un disque au début du mois d’avril. Sophie Jolis a fait de nouveau le tour des classes au mois de mai puis les élèves ont répété deux fois à la salle des fêtes, des répétitions « indispensables ».
« C’était indispensable car dans les écoles, nous répétions sous un préau ou dans une grande salle vide avec juste la classe concernée et sans avoir la dimension réelle de la scène. Ce qui est compliqué, ce sont les entrées et les arrivées des élèves sur scène. Il faut que les mouvements s’enchaînent de manière « propre » et coordonnée, en se calant avec la musique. C’est souvent difficile de gérer des enfants sur une scène !… »
Les événements en lien avec la guerre de 14-18 organisés au Pecq ont été labellisés. « La ville a le label ¨Mission centenaire¨ pour ce projet et pour d’autres proposés dans le cadre de la commémoration. C’est un gage de qualité signifiant que ces événements ont un intérêt culturel, artistique, pédagogique… C’est comme un label rouge. »
Thèmes originaux
Sophie Jolis a voulu traiter ce sujet grave avec des thèmes originaux. Les chansons évoquent les pigeons voyageurs, les taxis de la Marne, les « munitionnettes », « ces femmes dans les usines qui fabriquaient des munitions », les zeppelins, qui observaient et bombardaient les champs de bataille, les avions de combat… « J’ai voulu montrer des aspects du conflit peu connus du grand public tout en évoquant les tranchées qui sont incontournables. »
Pour son spectacle, la musicienne a fait des recherches historiques. « Quand je travaille pour les enfants, j’achète des livres jeunesse afin de voir comment le sujet est traité. J’ai aussi du matériel sur la guerre car mon grand-père qui a combattu à Verdun m’a laissé son livret militaire, des photos… Par miracle, il est revenu sans une égratignure ! Mais il ne voulait pas parler de ce conflit qui l’a traumatisé. Il fallait lui poser des questions pour avoir des réponses. Il a beaucoup souffert au quotidien à cause du manque d’hygiène notamment. »
Sophie Jolis a écrit tous les textes du spectacle et composé les musiques avec Simon Gardaix qui a géré aussi les arrangements. Parallèlement à son activité de directrice du conservatoire, elle dirige la compagnie Croc-en-jambe qui assure une cinquantaine de représentations chaque année.