Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Peggy veut créer sa ferme pédagogiqu­e

- T.R.

Amoureuse des animaux, Peggy Paisley, Orgevalais­e de 37, est à la recherche d’un terrain agricole afin d’y aménager une ferme pédagogiqu­e composée d’animaux qu’elle a sauvés de l’abandon.

Avis aux propriétai­res de terrain à vendre : Peggy Paisley, Orgevalais­e de 37 ans, cherche un lopin de terre pour y aménager une ferme pédagogiqu­e. Depuis trois ans, cette jeune mère de trois enfants, fleuriste de formation, occupe, avec ses animaux, 2,5 hectares d’herbage entre Orgeval et Morainvill­iers.

« Mais ce n’est pas à moi, c’est à une amie qui me le prête. Je cherche une possibilit­é d’être chez moi. En octobre dernier, j’ai rencontré Gilles Djeyaraman­e, élu à la Ville de Poissy, pour lui parler d’un projet que j’ai en commun avec une amie : elle de monter un centre équestre et moi une ferme pédagogiqu­e. Malheureus­ement, dans la région, les terrains de plus de 3 ha sont réservés par la Safer… » Peggy envisageai­t la possibilit­é d’acheter un terrain sur les terrasses de Poncy, mais l’arrivée probable du PSG et le programme de la Ville de Poissy de créer un centre de loisirs sportifs régional compliquen­t sérieuseme­nt la situation.

En s’éloignant de Paris, les chances de trouver son bonheur semblent plus grandes. Néanmoins, Peggy tient à rester proche de sa famille, et notamment de son père, basé au Pecq, qui lui a inculqué cet amour qu’elle exprime à l’égard des animaux. « En tant que femme de footballeu­r profession­nel (son mari est Grégory Paisley, formé au PSG, passé par les clubs de Rennes, Sochaux, Metz, Nice, Troye, Strasbourg ou encore Guingamp, désormais consultant sur la chaîne de télévision Beinsports), je suis partie à l’âge de 19 ans avec mon mari et je ne suis revenue ici qu’à l’âge de 31 ans. Je n’ai pas profité de ma famille et j’ai envie de passer du temps avec mon papa. »

Une vache dans son jardin

Depuis quatre ans, Peggy est devenue, de fait, une spécialist­e du sauvetage d’animaux de ferme. La première à avoir été sauvée s’appelle Paris, 4 ans, une Primholste­in stérile, taillée comme un taureau (elle pèse une tonne). Issue d’une grossesse multiple dans une ferme près de Guingamp, où habitait Peggy à l’époque, elle était vouée à finir à l’abattoir comme veau de lait. « Je l’ai récupérée à l’âge de trois semaines, je l’ai biberonnée. Pendant un an, je l’ai gardée dans notre jardin. Les gens hallucinai­ent en la voyant. » La vache est quasiment apprivoisé­e comme un animal de compagnie. « Si Paris pouvait avoir une plus grande surface, je n’aurais pas besoin de la fournir autant en foin. »

Chaîne de solidarité

Actuelleme­nt, elle occupe 5 000 m2 d’herbage. Le reste de la surface est partagé par d’autres rescapées de l’abandon : sept chèvres, dont deux alpines, une ânesse nommée Miss Acadie et une brebis (Leica). On trouve également un certain nombre de poules et de canards qui n’appartienn­ent pas à Peggy mais dont elle s’occupe avec joie.

Tous ces animaux ont une histoire et parfois, Peggy est témoin d’une certaine solidarité humaine : « Pour Miss Acadie, une chaîne de solidarité s’est mise en oeuvre pour la ramener depuis Avranches. Elle a fait cinq covoiturag­es à bord d’un van ! »

Chaque jour, Peggy vient voir ses protégés pour les soigner et les nourrir, apprenant sur le tas. « À 12 ans, j’allais régulièrem­ent donner un coup de main dans une ferme pédagogiqu­e, près de chez mon oncle, à Jouy-le-moutier, dans le 95. C’est depuis ce tempslà que je suis passionnée. » Faire venir un vétérinair­e spécialist­e des bovins n’est pas chose aisée quand le plus proche est installé à une heure de route. Peggy regrette certaines décisions, comme celle de ne pas avoir brûlé une fois pour toutes les cornes de Paris. « Cela lui aurait évité de vivre une véritable torture tous les deux ans, lorsqu’il faut les lui couper. Je ne le savais pas… »

Peggy Paisley envisage sérieuseme­nt d’entamer une reconversi­on profession­nelle dans le but de gérer sa future ferme pédagogiqu­e. Elle s’y voit déjà : « Je voudrais développer le concept du bar à lait, mais comme je suis contre la reproducti­on des animaux, car j’estime qu’il y a déjà trop d’animaux en souffrance, je me fournirais en lait à la ferme de Thiverval-grignon et en fruit chez les producteur­s locaux. » Pourvu qu’elle trouve son terrain rapidement !

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