Le Courrier des Yvelines (Poissy)
La Ville va acquérir la Maladrerie
La Ville de Poissy a décidé de faire appel à l’établissement public foncier d’île-de-france et la communauté urbaine pour exercer son droit de préemption et acquérir la Maladrerie (notamment la chapelle) dès l’automne.
Karl Olive, maire de Poissy, avait abordé le sujet le 13 juin dernier, lors d’une réunion publique des quartiers Béthemont, La Bidonnière, Maladrerie. Un habitant avait demandé si la Ville pourrait réhabiliter la Maladrerie, édifice classé du XIIE siècle, de la même manière qu’elle restaurera la Maison de fer. « Elle appartient à des propriétaires privés, avait répondu le maire. Ils l’ont mise en vente. Je sais qu’il y a un projet avec le curé de Poissy et l’ordre de Malte pour la racheter. De notre côté, nous allons voir avec l’établissement public foncier d’île-de-france (Epfif) s’il est possible de l’acheter pour en maîtriser sa destination. »
280 000 euros
Deux mois plus tard, la décision est prise : le maire décide de préempter. « Dès que nous avons eu connaissance qu’elle serait cédée à un privé, j’ai décidé de préempter via l’epfif et via la communauté urbaine Grand-paris-seineet-oise. Ce que nous avons fait. » L’acquisition de la parcelle de terrain (1200 m2) comprenant la chapelle mais également une maison d’habitation, est prévue à l’automne, sans doute au mois de novembre. Le coût est de 280 000 euros.
« La chapelle est dans un triste état, ajoute l’édile. Nous allons prendre le temps de la réflexion, des études de financement et du coût avant toute décision. La bonne nouvelle pour nous : la chapelle est désormais sous contrôle. »
Pincement au coeur
Le bâtiment, inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1937, ne cesse de se dégrader. La Ville a eu l’occasion de le constater lors de la dernière visite en date à l’automne 2014, en présence de Florence Xolin et de Grégory Teillet, responsables de la recherche de mécènes, dans le cadre du fonds Méseine Aval. Selon la Ville, « le suivi de l’état sanitaire est assuré par l’architecte des bâtiments de France et la direction régionale des affaires culturelles » et tous « confirment l’intérêt majeur de l’édifice malgré son état de délabrement ».
Du côté des vendeurs, le sentiment est mitigé (la chapelle appartiendrait à la famille depuis 1901). « Mon oncle a vécu ici jusqu’à son décès, il y a un an et demi, commente Philippe Caillé, 48 ans. C’est même lui qui a cédé le terrain à côté à la Ville pour construire l’école de la Maladrerie. Aujourd’hui, on vend parce qu’on sait, qu’un jour où l’autre, avec l’arrivée du PSG, on sera exproprié. On avait trouvé un acheteur qui voulait tout rénover, y compris la chapelle pour y habiter. La Ville a préempté. Elle a quatre mois pour conclure la vente. J’imagine que c’est dans le but de la remettre en état. Nous n’avions pas les moyens de le faire. Par contre, la maison de mon oncle va sans doute être rasée. Cela me fait un pincement au coeur. »