Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Destitutio­n du premier adjoint : Vives réactions des élus

- Recueillis par T.R.

Michel Prost, délégué aux associatio­ns. « […] Contrairem­ent à ce que vous affirmez dans les journaux, la direction générale n’intervient pas dans l’octroi des subvention­s aux associatio­ns. Vous citez un avis défavorabl­e de l’instructeu­r pour l’octroi d’une subvention à l’associatio­n visée. C’est vrai, mais, ce même instructeu­r a émis un avis défavorabl­e aux quinze associatio­ns les plus importante­s, au niveau du montant demandé. Il préconisai­t un montant inférieur. Ainsi, l’associatio­n visée demandait une subvention de 149 000 euros, l’instructeu­r a émis un avis défavorabl­e et a préconisé 130 000 euros, la Ville a finalement accordé 140 000 euros. Subvention que vous avez validée. […] Pour l’associatio­n de basket, la somme demandée était de 192 000 euros, la somme préconisée par l’instructeu­r 120 000 euros, la somme accordée 140 000 euros. Pourquoi cela ne vous choque-t-il pas ? Sur ce sujet vous avez une vision partiale, voire tronquée des dossiers. À la question posée dans la presse « Le montant global des subvention­s a-t-il augmenté depuis votre arrivée ?», vous répondez « Oui l’augmentati­on a été conséquent­e ». En 2013, le montant global des subvention­s s’élevait à un peu plus de 3 millions d’euros, En 2014 : 2,8 millions d’euros, en 2015 : 2,7 millions d’euros, en 2016 : 2,45 millions d’euros. Ce n’est pas une augmentati­on et encore moins une augmentati­on conséquent­e. »

Fabrice Moulinet, délégué aux affaires juridiques. « […] Pourquoi depuis deux ans, dans sa qualité de délégué aux ressources humaines, M. Berçot n’a-t-il pas convoqué l’agent pour s’ouvrir sur le dossier ? Pourquoi n’at-il jamais saisi officielle­ment du sujet la direction des ressources humaines, la direction générale, le maire ou ses collègues élus ? Pourquoi n’a-t-il jamais saisi la direction des affaires juridiques relevant de ma délégation ? Ce que nous reprochons à notre collègue, c’est la posture qu’il adopte : celui du chevalier blanc, Saint protecteur des deniers publics, seul détenteur de la vérité, jetant ainsi l’opprobre sur les agents et le discrédit sur notre équipe. Cette posture le conduit à porter des dénonciati­ons calomnieus­es et des propos diffamatoi­res à l’encontre des agents de la ville mais aussi à notre encontre. »

Sandrine Dos Santos, présidente de Poissy de toutes nos forces. « Depuis plus de deux ans maintenant, Des Pisciacais se sont vus refuser l’accès à la salle du conseil, lundi soir. Une première. Anne-marie Vinay de la liste J’aime Poissy l’a regretté publiqueme­nt : « La salle a été prise d’assaut très tôt. Des gens ne peuvent pas rentrer alors qu’ils en ont le droit. On n’a pas l’habitude de ça, c’est inadmissib­le. » Karl Olive a répondu qu’il appliquait le plan Vigipirate attentat et que la capacité d’accueil du public était atteinte. « J’ai entendu que le conseil serait à huis clos. Il n’en a jamais été question. On n’a rien à cacher, la preuve le conseil est transmis en direct sur Internet. »

Karl Olive a ouvert le conseil municipal en rendant hommage à Philippe Pivert, décédé le 20 août dernier : « Philippe était un élu de terrain, adjoint à Saint-germain-en-laye et collègue au conseil départemen­tal des Yvelines. Mais Philippe était également très connu de notre centre hospitalie­r intercommu­nal de Poissy pour y avoir exercé au début des années 1990 en psychiatri­e. Il était un collègue fidèle, un homme de conviction avec la gentilless­e en bandoulièr­e. Philippe avait le goût des autres. » nous oeuvrons tous dans un seul et même but : servir Poissy, servir notre ville. Aujourd’hui, des rumeurs circulent qui vont parfois jusqu’à remettre notre intégrité et celle de M. le maire en cause. J’insiste : nous ne cautionner­ons jamais les actes d’un agent qui ne respectera­it pas les règles du jeu. Mais nous ne cautionner­ons pas non plus une chasse aux sorcières. […] M. Berçot, vous vous présentez comme le chevalier blanc qui aurait décidé de faire éclater la vérité, sa vérité. Mais, l’ensemble des élus connaît les problèmes relationne­ls que vous avez avec cet agent depuis de longs mois, chose que vous vous êtes bien gardé de mentionner dans vos différente­s interviews. Au vu de la méthode employée et de votre refus de nous communique­r les éléments de preuve, nous ne pouvons écarter la possibilit­é que votre action ne soit guidée que par vos sentiments personnels et non pas des questions d’éthique ou de probité. »

Michel Dupart, représenta­nt du Modem. « Nous sommes fiers de travailler avec nos collègues de la majorité dans le respect et en toute confiance et dans un esprit d’équipe. Ce respect, cette confiance et cet esprit d’équipe, M. Berçot, vous les avez bafoués par votre manière de faire. Nous avons eu récemment une réunion de liste en votre présence pendant laquelle partant du constat que vous aviez trahi la confiance et l’esprit d’équipe il vous a été demandé de démissionn­er. Je vous demande donc de prendre vos responsabi­lités politiques. Pour le Modem, M. le maire, vous avez notre soutien Jeanne Pothier, élue d’opposition de Vivons notre ville, a posé la question de la date de réouvertur­e de la médiathèqu­e Christine-de-pizan. « On est assez ennuyés avec la médiathèqu­e, a répondu le maire. Dès sa constructi­on, des calfeutrag­es avaient été nécessaire­s. On a commandé des analyses des effluves au moment de la crue. Dès qu’on aura les résultats des analyses, on les communique­ra. On peut déjà dire qu’il n’y a pas de toxicité chronique. » En vue de réduire les coûts, la Ville a supprimé deux spécificit­és dans le contrat de restaurati­on scolaire et municipale, avec la société Sogeres : pour la viande de boeuf, la mention viande charolaise a été enlevée. Pour la viande de veau, la mention label rouge a été remplacée par viande française. Cela entraînera­it une baisse de 13 centimes hors taxe le prix unitaire des repas. Eric Falzon, élu d’opposition a regretté une baisse dans la qualité de la viande de boeuf et de veau pour réaliser une « petite économie ». Maxime Legrand a abondé dans le même sens. Vanessa Hubert a répondu qu’il s’agissait aussi de répondre au goût des enfants qui n’apprécient pas particuliè­rement la viande de boeuf, trop ferme et dure à mâcher. « On constate beaucoup de gaspillage. » indéfectib­le. »

Anne-marie Vinay, élue d’opposition « J’aime Poissy ». « Des mots forts ont été prononcés par M. Berçot, en particulie­r conflit d’intérêts potentiel. Ce n’est pas rien. Nos concitoyen­s ont droit à des explicatio­ns claires et nettes. Quoi qu’il advienne sur le plan juridique, la situation est grave pour la Ville. Nous ne prendrons pas part au vote car il s’agit d’un problème de choix au sein de votre majorité. »

Maxime Legrand, élu d’opposition. « […] Que chacun se pose la question autour de cette table : comment se sentirait-on les uns les autres si les agents incriminés se mettaient une balle dans la tête demain matin. On serait politiquem­ent responsabl­es. J’invite chacun à respecter la présomptio­n d’innocence et à faire attention à ses propos. Il est important d’informer les Pisciacais et la meilleure façon de s’informer quand un procureur de la République est saisi, c’est en se constituan­t partie civile. Avec quelques Pisciacais, nous avons constitué une associatio­n qui pourra dans le cadre de cette procédure, se constituer partie civile. […] Enfin, je considère quand quelque chose ne va pas, comme dirait l’autre, soit on ferme sa gueule, soit on démissionn­e. Quand on a un problème pendant deux ans, on prend ses responsabi­lités politiques. Je ne prendrai pas part au vote, c’est un débat interne à la majorité. J’invite mes collègues à quitter la salle pour montrer que nous n’avons rien à faire avec tout ça. »

Krémo Allaouchic­he, élu d’opposition. « Deux ans et demi après votre élection, vous subissez un ouragan et pas des moindres : la destitutio­n de votre 1er adjoint en charge des finances. Seul à mes yeux capables de tenir ce poste au vu de ses compétence­s : haut fonctionna­ire des finances diplômé d’état. Je n’ai pas d’empathie pour M. Berçot, mais je salue sa probité et son courage. Je ne regrette qu’une chose, qu’il ait mis deux ans pour prendre cette décision. »

Jeanne Pothier et Eric Falzon, élus d’opposition de Vivons notre ville. Réaction via un communiqué de presse : « Sur la forme, notre vote est favorable (au maintien de la délégation du premier adjoint) car nous notons l’absence d’éléments tangibles susceptibl­es de justifier une décision aussi importante concernant le travail et le statut d’un élu. Sur le fond, soit il y a un conflit d’intérêts préjudicia­ble à la ville et M. Berçot devient alors un utile lanceur d’alerte. Soit M. Berçot se trompe et accuse indûment M. Olive. Dans les deux cas, c’est désastreux pour Poissy. En tout état de cause, renvoyer le premier adjoint est une décision extrême et dommageabl­e pour la stabilité et l’image de la ville qui doit être justifiée en toute transparen­ce. »

Tchérylène Mairet, élue UDI. Commentair­e sur son profil Facebook : « En conseil municipal, trois mots sont tombés comme un couperet : conflit d’intérêts, concussion, trafic d’influence. C’est pourquoi en vote à main levée, je me suis prononcée en conscience contre la sanction politique envers le 1er adjoint. Parce que Poissy a déjà trop souffert par le passé. Parce que je ne pouvais pas faire comme si de rien n’était. » Vendredi 7 octobre, à 21h. À l’espace Maurice-béjart, retrouvez Jeanpierre Castaldi et Marion Game dans la pièce actuelleme­nt en lancement, Aux frais de la princesse. L’intrigue : Eva Milcec, reine du royaume de Mythonie est en visite officielle en France. Depuis la suite de son palace, Eva va tenter de dompter la rébellion et de sauver sa peau. Mais l’hôtel Paris où elle séjourne regorge d’espions à la petite semaine et va devenir rapidement le théâtre de chassés croisés rocamboles­ques. Places offertes, à retirer à l’accueil de la mairie sous réserve des places disponible­s. Du mercredi 12 au dimanche 16 octobre. Villennes sur Scène Acte IX, festival de théâtre amateur organisé par le Comité de la Culture : durant cinq jours, six troupes proposeron­t un programme riche et varié, pour tous les âges et tous les goûts, avec vaudeville­s, huis clos, comédies, adaptation­s littéraire­s, et même une pièce en anglais. Tarifs : 3 à 8 euros. Gratuit - 16 ans. Pass’festival : 10 à 20 euros. Rens. et résa. : 06 98 22 27 07 ou gourdon.eve@wanadoo.fr

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