Le Courrier des Yvelines (Poissy)

La protection judiciaire de la jeunesse ouvre ses portes

- F. D.

Pour la première fois, le site versaillai­s de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) a ouvert ses portes. Un événement important pour ceux qui l’animent et y viennent. Ce lundi, chacun avait à coeur de montrer le fruit d’une oeuvre complexe, aussi longue à mener que délicate.

La PJJ a pour mission d’accompagne­r les mineurs, voire les jeunes adultes, pour leur réinsertio­n sociale. Près des deux tiers sont envoyés là par un juge suite à des actes de délinquanc­e. Les autres viennent par l’action des Missions locales ou des associatio­ns habilitées. La plupart ont décroché de presque tout ou vivent des situations familiales très complexes.

A Versailles, près de la gare Rive-droite, ils sont 25 à bénéficier d’un accompagne­ment millimétré et armé par une philosophi­e. « Il existe toujours un espoir pour chaque jeune », comme Cécile Legoupil et Annie Mouton-legros se plaisent à rappeler. La directrice et la responsabl­e de l’établissem­ent en ont fait un véritable fil d’ariane.

En poussant la porte du numéro 39, de la rue d’angiviller, les adolescent­s pénètrent dans un nouveau monde. Pas inconnu, mais peut-être oublié. « Ici, nous les aidons à retrouver un rythme de vie, à bien se présenter, à se rendre à des rendez-vous, à utiliser des outils informatiq­ues, à pratiquer le sport, l’art, détaille Annie Mouton-legros. À terme, nous aspirons à ce qu’ils retrouvent une école, une formation, un apprentiss­age, un emploi, un diplôme ».

« Allumer l’étincelle »

Ce 10 octobre était d’ailleurs à marquer d’une pierre blanche. Marc* et sa mère vivaient une journée très particuliè­re. Le jeune garçon s’est fait remettre son brevet des collèges pour lequel il a obtenu une mention bien. « C’est un beau résultat, apprécié Cécile Legoupil. Lorsqu’il est arrivé chez nous, voici deux ans, il était plutôt défaitiste. Aujourd’hui, il a repris espoir dans l’avenir. Il peut, comme nous l’espérons, suivre un chemin normal, envisager un avenir comme tout un chacun. Sa vie a repris un sens. » Une ambition partagée par Patrice Bertrand, le directeur territoria­l de la PJJ, qui a longuement salué la ténacité du jeune homme pour obtenir son diplôme. Dans les prochains mois, deux nouvelles antennes devraient ouvrir à Voisins-le-bretonneux et à Villepreux. Elles devraient être animées par cette même dynamique : « susciter l’envie, allumer l’étincelle qui donnera envie d’aller jusqu’au bout », comme apprécie Annie Mouton-legros.

En 2015, 25 893 jeunes ont été suivis dans toute l’ile-defrance, dont 15 734 par le secteur public et 10 159 par le secteur associatif habilité.

« Il existe un espoir pour chaque jeune »

* Le prénom a été modifié.

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