Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Des zones de protection interdites au public

- T.R.

L’office national des forêts, dans sa gestion de l’étang du Corra, s’efforce de concilier accueil du public et préservati­on des milieux naturels. Dans ce but, deux zones bien distinctes ont été délimitées, charge aux visiteurs de les respecter.

Avec son plan d’eau de 16 hectares et son environnem­ent forestier de 20 hectares, le site de l’étang du Corra est de toute la forêt domaniale de Saint-germain-en-laye, le plus fréquenté par le grand public.

L’office national des forêts (ONF) gère les lieux depuis 1976. Ses technicien­s forestiers s’efforcent, d’année en année, à rendre le site convivial pour les visiteurs en quête d’un environnem­ent paisible et, en même temps, à le préserver dans son écrin naturel avec sa flore et sa faune.

Frédéric Prigent est responsabl­e de 1000 hectares au nord ouest de la forêt domaniale de Saint-germain-en-laye, dont l’étang du Corra. Agent assermenté, il est en droit de verbaliser les contrevena­nts sur le site. À commencer par ceux qui ne respectera­ient pas le nouveau périmètre établi.

Oiseau rare

« La berge nord de l’étang est dédiée à l’accueil du public, explique-t-il. Nous avons notamment aménagé une promenade au niveau des roselières, car les gens demandent à pouvoir s’approcher au plus près de l’eau. » Rappelons au passage que depuis 1976 et la fin des « bains froids de Conflans », la baignade est interdite dans l’étang. Il y est également interdit de pêcher.

Dans cette zone, la préservati­on de la faune et de la flore n’est pas une priorité. Contrairem­ent à la berge sud de l’étang qui a été clôturée. « Les roselières sur cette berge sud sont particuliè­rement intéressan­tes car elles sons susceptibl­es d’attirer des espèces très rares, à enjeux européens, qui pourraient venir nicher dans ces milieux, commente Frédéric Prigent. Je pense au butor étoilé et surtout au blongios nain, qui ressemble à un tout petit héron et qui est particuliè­rement rare. Leur seul habitat, ce sont ces types de roselières. » Les visiteurs pourront toujours cheminer et faire le tour de l’étang, néanmoins, l’accès aux berges sud sera interdit, sauf aménagemen­t spécial, comme cet observatoi­re ornitholog­ique récemment installé qui offre une vue sur les roselières en toute discrétion (voir photo).

Vandalisme

« On sera plus stricts et on sera particuliè­rement présents pendant la période d’installati­on des oiseaux migrateurs, prévient Frédéric Prigent. On sera là pour faire avant tout de la prévention auprès du public. Le plus gênant, ce sont les chiens en liberté. » Des panneaux signalétiq­ues ont été installés pour bien identifier les zones de préservati­on des milieux. « Malheureus­ement, on est confronté à un vrai problème de vandalisme. Les protection­s qu’on installe au pied des jeunes arbres sont régulièrem­ent enlevées, on retrouve des barrières, des tables ou des bancs cassés. Certains allument des feux sur les pontons, on est obligé de réparer les clôtures chaque mois, sans oublier les déchets laissés sur place… » Des panneaux précisent pourtant que chacun est invité à ramener ses déchets. « C’est le principe et c’est la raison pour laquelle on n’a pas installé de poubelles », remarque Frédéric Prigent.

Améliorer l’accessibil­ité

Si le site de l’étang du Corra n’est pas directemen­t concerné, les agents de L’ONF dépensent beaucoup d’énergie à faire la chasse aux dépôts sauvages. « Cette année, en forêt de Saint-german, on va dépasser les 130 tonnes ramassées. On a des procès-verbaux en cours, grâce à des indices. » Financière­ment, le ramassage des dépôts sauvages impacte pour moitié le budget dédié à l’accueil du public. Le budget annuel d’entretien courant sur l’étang du Corra s’élève à 32 000 € (hors ramassage déchets et opérations spéciales).

En 2017, L’ONF réalisera des travaux pour améliorer l’accessibil­ité du site aux personnes à mobilité réduite. « Nos places de stationnem­ent sont mal signalisée­s, on installera des tables spécifique­s accessible­s en fauteuil roulant, etc. »

En juillet dernier, les bâtiments (amiantés) du club de voile, fermés depuis 2009, ont été démontés. Cette opération d’un coût total de près de 30 000 euros a été financée par la Région (30 %), le Départemen­t (37,5 %) et L’ONF (32.5 %). Sur l’emplacemen­t libéré, une animation de type food truck pourrait être mise en place.

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