Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Par la graphotérapie, Myriam soigne les mots des enfants
La rééducation de l’écriture chez les enfants et les ados. Voici ce qu’il faut comprendre par « graphothérapie ». Myriam Moreschetti, 47 ans, est graphothérapeute à Poissy depuis le mois de janvier. Cette Achéroise a su rebondir lorsque, il y a deux ans, l’entreprise pour laquelle elle travaillait depuis sept ans l’a licenciée pour raisons économiques. « Je travaillais dans le recrutement, un domaine qui me plaît toujours. Il y a 20 ans, la graphologie était d’ailleurs très utilisée dans ce domaine. Aujourd’hui, cela permet de définir le profil de la personnalité et cela peut être une aide dans la décision de recruter telle ou telle personne. »
Quoi qu’il en soit, Myriam s’est formée à la graphologie au centre national de psychographologie, à Paris, il y a trois ans, puis à la graphothérapie, il y a deux ans. « Je me suis formée par intérêt personnel et puis au moment du licenciement, cela s’est prouvé utile, j’avais une autre corde à mon arc ! » Actuellement, elle achève une formation dans « l’interprétation du dessin de l’enfant ».
Les enfants ou ados, essentiellement des garçons - « 10 % des enfants ont des soucis de graphisme, dont 90 % sont des garçons » - qu’elle reçoit ont un rapport compliqué avec le geste d’écrire. « Pour certains, c’est la vitesse d’écriture, trop rapide ou au contraire trop lente, pour d’autres écrire entraîne une douleur physique, ils transpirent des mains, ils appuient trop fort sur le crayon, ils ont une mauvaise posture en écrivant ou ils tiennent mal le crayon… Un enfant à qui l’on répète qu’il écrit mal, c’est renvoyer sur lui une image négative. Et l’acte même d’écrire devient la bête noire de l’enfant. »
L’objectif des séances avec Myriam est donc de réapprendre le bon geste, de façon ludique et détendue. « Par des petits exercices, on travaille la mobilité des doigts. On commence par les formes prégraphiques, puis l’alphabet. Les enfants pratiquent les yeux ouverts, puis les yeux fermés. La posture et la respiration sont des éléments importants. Lors de la première séance, j’interroge les parents et surtout l’enfant pour voir ce dont il a envie. Car si lui n’a pas envie de changer sa façon d’écrire, je ne peux rien faire. Je ne suis pas magicienne. » La phase suivante est la constitution d’un bilan pour identifier la nature du problème. « Parfois, on se rend compte que l’enfant a des soucis visuels ou auditifs, il peut y avoir des problèmes familiaux… tout cela n’est pas de mon ressort. »
Statistiquement, les progrès de l’enfant sont notables à partir de la cinquième session. « Une fois qu’on a commencé avec l’enfant, il faut continuer, à raison d’une séance par semaine. La difficulté, c’est que les séances ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale et c’est un frein pour les parents. »